Guerre et politique (Thucydide et Platon)

L'académie militaire de west point qui forme la crème des officiers US cite et recommande toujours la lecture de la guerre du Péloponèse.

Je déteste lire Platon : c'est hyper verbeux, et une fois qu'on décrypte ce qui est dit, c'est assez révoltant.

Mais je pense que ces 2 ouvrages ensembles sont une aide à voir le point de vue critique Républicain d'une guerre qui a été la première à être totale.

Guerre totale dans sa référence moderne fait référence au tournant de 1943 quand les nazis se voyant en train de perdre Gobbels dans son discours à appelé à pratiquer une accélération des exterminations et ce que nous appelons des crimes de guerres et parlé de guerre totale. Mais nul doute n'est possible quand à la référence pertinente antique.

Maintenant que le point Godwin est gagné, oublions les nazis. Regardons en parallèle le péloponèse antique et le monde de 1943.

Décider de qui était les gentils et méchants en 1942 comme en -442 est aisé : on a les méchants dictateurs pratiquants l'esclavagisme, la prise de terres au nom du plus fort pour s'étendre et de l'autre on a la cité défenseuse de la liberté, prospère, noble, cultivée : Athènes.

En plus la République athénienne n'est pas très différente de notre système politique. Même la ville conçue comme la première métropole avec les belles demeures de riches dans un coin, celle des pauvres dans d'autres et un système de vote basé sur le gerrymandering (charcutage électoral) en tout point semblable aux républiques modernes.

Vous allez me dire, athènes avait aussi des esclaves, et était basée sur la politique de Platon, et en tant que ville centrait tout sur la xénophobie.
Qui est l'étranger (xénos) ?

Celui qui ne parle pas la même langue ? Le barbare ?
Celui qui est pauvre ? Qui ne parle pas la même langue raffinée ?
Celui qui ne croit pas nos Dieux ? (lol, les temples étaient vu comme étant primairement une source de revenue dans la cité c'est pour ça que les écclesiasthes avaient des sièges. Ils étaient là pour parler thune, pas Dieux)
Celui qui ne respecte pas nos lois ? (well, pour une cité marchande la seule qui compte, c'est les contrats commerciaux)


C'est tellement important de savoir ça que le sujet de qui est barbare ou non, qui a le droit d'être admis dans la cité où sur quel critère est centrale à la ville.
Parler des flux d'immigrations et leurs sélections pour une ville marchande étaient le centre des débats et appelé Politique. Par exemple, Platon explique pour éviter que le travailleur coûte trop cher c'est bien d'importer du travailleur pauvre d'autres pays qui parle pas la même langue et qui a une dent contre le local.
Ça mate les révoltes, ça évite l'union, ça profite aux marchands (qui ont la majorité à l'assemblée).
Alors, distinguons pauvres et miséreux. Ce que mon époque appelle classe moyenne est souvent un pauvre selon Platon, et notre pauvre un miséreux. Le pauvre ne manque de rien mais ne peut se payer le superflu ce qui est la condition idéale pour devoir accepter n'importe qu'elle taffe.

Platon disserte que les riches, les sages, les savants, les touristes sont toujours bienvenus. Platon il trie les étrangers aux uns il donne des ghettos où s'entasser avec les locaux pour se mordre le nez, aux autres des places de citoyens de première classe.
Vous voyez ? Que vous soyez pro-Sparte ou pro-Athènes on a quand même une belle matière à réflexion tant la situation est similaire aux conflits modernes.

Notamment, la notion de Guerre totale.

Je trouve au même titre que l'Illiades et l'Odyssée que la guerre du Péloponèse sont les deux plus belles œuvres anti-militaristes.

Ces 2 œuvres mériterait un génie aussi dédié à la paix que Frank Miller l'est au militarisme pour rendre un hommage pop et bien percurtant au duélisme héléne face au militarisme et aux guerres.

M'enfin, revenons à la guerre du Péloponèse : faut admettre que les longues pages dressant les malheurs des pauvres subissant les guéguerres : c'est chiant, pas sexy, interminables et pas bandant. Privés de leurs libertés, propriétés, entassés dans une ville sur peuplée avec des gens qui les aiment pas, car leur villes de chauvins et son frère ennemi pète couille ont décidé que maintenant cramer les champs, arracher les oliviers pété les infras c'était devenu okay. Et t'as eu des masses de réfugiés dans la ville déjà pas jojo pour les pauvres, et même et surtout les athéniens pauvres.

Alors, moi je suis héléniste : ce que vous vous appelez un pauvre, j'appelle ça un miséreux ; il est tellement cassé de la vie par manque de thune trop polongé qui l'a pu l'a santé ou qu'il est démotivé.

Ce que moi j'appelle un pauvre : vous vous appelez ça un prolo, une classe moyenne, un bon citoyen. Le bon gars, celui qui ne manque de rien, mais ne peut pas se payer le superflu. Genre certains mettent la barre à l'iphone, moi je dis c'est une question de mesure où je ne sais pas mettre le curseur entre avoir accès à de l'eau courante ou une résidence secondaire. Sauf que quand t'as pas accès à l'eau courante, tu vas passer de pauvre à miséreux bientôt, je te le promets. Car axiome #1 le miséreux n'a plus la santé pour travailler donc à moins d'être riche (avoir le superflu) il va devenir miséreux (car sans revenu).

Vous voyez la pensée grecque est simple, causale.

En fait, vu l'allongement de la durée de vie, en fait c'est quand c'est plus vraiment important de savoir qui a le superflu ou non que l'on peut avoir l'information. A la mort, on regarde qui a mourru en manquant, qui a mourru sans manque et sans laisser à d'autres. Je considère donc que la pauvreté est une zone large dont la frontière avec la misère ne peut malheureusement être validée que post mortem. Donc de mon point de vue, la bataille entre ceux qui disent être dans la misère, la pauvreté et la richesse est un débat qui ne peut être tranché objectivement par l'observation qu'à la mort avec des choses peut être moins objectives quand on cause des impacts des transmissions de superflus.

T'as même genre un roi qui a fait un « happening » à faire balancer des pièces d'or autour de lui à sa mort pour en causer (epic win : argument prouvé post mortem).

Bref, les pauvres, et les conséquences de la première guerre où les mecs vont jusqu'à arracher les oliviers faut le faire.

On est pas dans les terristoires palestiniens avec des tracteurs ou de la dynamite là. On parl de l'antiquité. C'est un bois costaud l'olivier. Il en fait de la rage et de la détermination pour les péter, et c'est une tragédie.

Même dans les comptes des milles et une nuit, un des contes nous narre l'histoire du calife enquêtant sur une cargaison d'olive. Un produit qui est omniprésent dans les milles et une nuit. Comme d'autres bonnes choses.

Bref, je me dis que le symbole ayant traversé les époques, il est pertinent. Celui basculé dans la misère, la terreur et la mort, alors qu'il se croyait pauvre et à l'abri (bref la classe moyenne possédante, comme tout le monde) car 2 pays, se font une guerre dans laquelle t'es pas impliquée, un conflit de voisinage entre gros cons, mais comme je suis au milieu ils te crame ta terre.

T'imagines genre t'as nos producteurs de tomates en serre qui passent de la pauvreté à la misère car son business qui tenait que l'hiver ben y va pas tenir avec le coût de l'énergie.

Et tu vois comme le producteur de tomate il sait ça, il va faire comme à Athènes selon l'idéal platonicien accepté le job payé au plus bas prix.

Après tout Athènes, c'est la ville qui attire la gloire, le bling bling, les flottes mercenaire (donc un peu violeux parfois) ce qui nécessite un volant de mec qu'en pleine plein la tronche. Platon explique bien avec des fractions comment il faut penser les nombres des villes en criant are pyhagore pour obtenir des ratios harmonieux de privilèges sociaux basé sur le commun accord de tous et des riches surtout, devait tendre vers le plus grand nombre de pauvres possibles pour offrir la meilleure qualité de vie à ceux qui méritaient une ville meilleure que les autres (car ils sont meilleurs) : les philosophes.

BHL roi, ubu roi, philosophes roi, c'est kif kif.

Bon, ça me paraît évident que sur ce point Platon déconne à fond, heureusement, qu'une bonne partie est dépassée, sinon ce serait déprimant d'imaginer la force du conservatisme à se conserver. Genre, la perte de dépaysement en lisant la littérature antique te passerait avec un goût amer de cigüe.

Bref, vous allez me dire on peut toujours rebondir. Et moi je dis on peut toujours rebondir.

Et paf, une maladie .. genre à la COVID aérosol. Alors, on sait pas grand chose, sauf les disciples d'hippocrates qu'ont dit, on a comparé les malades et les pas malades, et c'est nos clients qui paient le plus qui meurent : lol.

Imaginer que les gymnases étaient ouverts à tous à Athènes c'est non. Tu crois que c'était marqué service publique gratuit pour le patrimoine de l'UNESCO?

C'était un vrai business le tourisme, platon en parle on croirait là encore une plaquette d'actualité pour le tourisme. Le couplet sur le voyage qui forme la jeunesse car apprendre des autres c'est cool, MAIS, on veut pas que nos pauvres se cassent, car la main dœuvre locale pour faire des tâches de servitudes (pas nombreuses à l'époque certes on organisait des grands raout à touristes que quelques fois l'ans et fallait servir et nourrir les toursites qui permettaient aux marchants et négociant de bien vivres). Une petite minorité. Certes.

C'est comme en grèce de l'époque, tu dis pas je suis pauvre sauf quand t'es riche.

Tu dis que t'es pauvre ça passe. Les gens comprennent que t'es vraiment pauvre (que tu le dises ou pas), t'es comme pestiféré.

Là encore je me répète, ce qui sépare moi et l'autre de la misère et la pauvreté ce n'est pas forcément ce que nous contrôlons en majorité, mais l'aléas. Aléas si fort (mais bien biaisé) que jusqu'à la mort on ne sait pas qui vivait pauvre ou riche, mais à leur mort, ça se voit mieux.

Après avoir lu la guerre du péloponèse à la question es tu riches miséreux ou pauvre, je ne peux que répondre qu'il y a trop d'aléa pour savoir.
Les morts les plus terribles de la guerre ne sont parfois pas les soldats, mais les civils d'autres cités impliqués dans une guerre qu'il ne souhaitait pas qui a fait qu'ils ont clamsé d'une grippette dans la ville où ils étaient entassé par la cité qui les méprisait et les avait collé dans la merde.

Je dis pas que Sparte était bandante. Je pense que les gens devraient arrêter de focaliser sur les batailles de loubards (sparte et athènes) qui ont entraînés une région dans la famine et les morts.

Bref, les classiques antiques quand ils collent trop avec une ambiance actuelle, sur une durée qui a été bien usante et plus longue qu'une espérance de vie à court terme, tu te dis : c'est un livre du passé et non une prophécie. Une conincidence, fortuite, stressante si elle ne l'est pas.

Vous comprenez, si une culture est si forte qu'elle reprend le chemin de sa chûte, en 2500 ans, ça veut dire qu'elle a pas changée en 2500 ans et donc qu'elle va rechûter à tout pareil.

Alors tu fermes le livre et tu dis j'ai mal lu. Ce serait par trop cafardant.

C'est ça un livre bien écrit, car même mal lu, il raisonne avec ton présent et défi dans des phrases simples qui ont su passer le temps que : la guerre totale c'est la chute de la civilisation.

La guerre totale c'est celle où les millions qui basculent et meurent violemment de misère ne sont enregistrés non par leur noms quand ils sont fameux, mais comme la masse à l'arrière plan d'athènes agonisante de sa peste. Puant sur des charniers. Si nombreux qu'on avait ni le temps ou la force de les enterrer et rendre les hommages. Le superflu dans lequel des pauvres claquait toute leur paie. Des mecs qui se croyaient riches mêmes sont morts comme des miséreux sans pierre tombales dans une fosse commune. Ça en fait des miséreux de la dernière heure, mais des miséreux tout pareil dans ma définition.

La guerre totale, celle qui se joue depuis des décennies sporadituqement dans notre histoire et monte en intensité et qui risque de s'étaler sur plon long que nos existences.

Notre culture a déjà fait le chemin du suicide par anihilation des infras/civiles dont l'on se fout royalement. Il suffit le nombre de voir le ratio article tambour et trompettes pour féter les nouvelles militaires comparés à la faiblesse de celle causant de tout les héros du génie et de la logistique qui tiennent les appros des civils en eau, électricité, combustible, nourritures, biens ....

Car, sans les travailleurs qui faisaient que la grèce avait des biens à échanger, de la nourriture, forcé d'être déplacés dans des régions lointaines, l'économie régionale qui était bien interdépendante (et la grèce était influente donc ça a bien choqué jusque loin à l'étranger) ben ça a bien collé pas mal de monde dans la misère puis la mort, entraînant plus de morts et de misère. Un bilan humain dépassant en cumulé celui des soldats et stratèges directement sous les ordres des puissants. Une guerre totale est une guerre où le risque de mourir est d'autant plus grand que vous n'êtes justement pas impliqué dans la décision du conflit. La guerre pour les civils c'est des balles perdues souvent amies qui fauchent aveuglement les voisins, les amis, la famille. Une guerre souvent politique ou philosophique. Bref, un motif si perché qu'il en est au sol.

Le consensus mondial pratiqué par toute les nations consistant à attaquer infras et civils comme moult nations modernes (france comprises) ont pratiqué même après la 2éme guerre mondiale incite à penser qu'on fait des répétitions pour la guerre du péloponèse. Un conflit sans gagnant où tout le monde perd, mêmes et surtout la majorité qui veut pas jouer.

Il y a 11 ans j'ai tué un ami, et je suis pas en taule

Ça va faire 11 ans le 31/12/2011 que j'ai tué Édouard.

C'était à la suite d'un burnout (raah l'excuse de babtou fragile) que l'dood m'a appelé et m'a demandé à crécher à 22h00 un 31/12/2011.

Crevé, pinté, j'ai dit mec je suis au bout de la corde : cause marche forcée au taffe, aujourd'hui : trop pas...

Le lendemain, après un réveillion seul pour mes 40 ans, avec la gueule de bois les schmidts m'ont réveillé avec une question simple : « Vous connaissez Edouard L**** ? »

L'est mort dans un squat. L'a OD d'héro.

Vous allez dire : s'pa ma faute, lt'ais toxo. Mais fuck, alcool, MDMA, coco, héro on était toxo. Nos after du vendredi c'était genre 7 fucking pintes, et la semaine tout les jours on faisait presqu'autant.

J'ai pt'et sûrement la rage sur le milieu toxique de l'informatique, mais le mec qu'a tué mon pote car il a oublié d'avoir le truc 0 de l'humanité cause qu'il était fatigué c'était moi. Le putain de sens des PRIORITÉS. Tendre la main à ceux,AU MOINS À SES POTES, dans le besoin.

Même au royaume des merdes égoïstes, je suis le roi. Je sais dire merde. J'aurais du dire merde à qui de droit et non pas à ceux qui comptent.

Sûr le taffe c'était des connards, mais j'avas pas été la connasse du siècle de me laisser tasser, il l'aurait pas mouru le dood.
Je m'ai planté dans l'annif, cause, 10 ans ça pète mieux, mais sérieux, j'aurais pas quitté le pays sans ça.

Je reste une merde egotiste, mais le conseil de la pire des mardes c'est que si vous voulez pas vivre avec des morts sur la conscience je vous conseille de réviser vos priorités, comme j'ai appris que j'aurais du le faire plus tôt.

Édouard, je suis désolé, j'ai été une merde, j'espère qu'à l'avenir je ne le serais plus, mais j'ai peur et surtout je peux t'adresser toutes mes prières et vœux ... tu ne reviendras pas ... à cause d'un connard.

Le synchrone et l'asynchrone

Le synchrone et l'asynchrone sont une notion importante en ingénieries aussi bien pour construire des moteurs que du code informatique, que des usines.


Pourtant ... alors qu'en informatique on arrive pas à s'entendre sur ce terme au sein même de la profession, la notion employée est-elle la même que celle des autres, et n'est-elle pas cinompréhensible sans introduire du contexte ?

Souvenez vous de cet adage disant qu'avant toute chose le code, c'est de la politique ... au sens de déléguer des tâches...

D'abord commençons par les choses sur lesquels on sera tous (sauf parfois moi) qu'elles sont synchrones :

  • les moteurs synchrones,
  • la natation synchronisées,
  • les horloges
  • le retour des saisons, de la pleine lune et des marées,
  • le retour des touristes avec les beaux jours
La définition la plus brutes de décoffrage de « synchrone » c'est en rythme, à l'unisson, comme des soldats napoléoniens marchant au pas se faire trucider sous les projectiles adverses.
La logique de synchronicité est à la fois en même temps (syn-avec + chronos + temps) et lié dans son action par un lien rigide.
Un « un deux » en foot est un mouvement synchrone entre 2 joueurs.
Des montres réglées magiquement par des serveurs radioguidées à travers le monde sont synchronisées, ce qui permet à notre société d'avoir une logistique.

les feux de circulation (sémaphores) sont synchronisés afin que quand c'est vert pour les uns ce soit le rouge des autres.
La saisons scolaire, les examens nationaux sont synchronisés, les bilans comptables annuels sont synchronisés...
En fait, la synchronisation n'est pas la périodicité, mais elles sont souvent liées.
Genre, pour un agriculteur sont activité physique est synchronisée à celle des choses avec les quelles il interagit genre les saisons. Et comme les saisons sont régulières en fréquences alors la synchronicité de son activité avec les saisons entraîne que son activité professionelle est planifiable en cycle. Ce n'est pas sycnchrone => périodicité :les récoltes sont saisonnières parce que l'activité de l'agriculteur étant synchronisée avec la disponibilité des ressources (dont chaleur) qu'il a une activité fortement «saisonalisée».
Donc par couplage, (c'est ce qu'on appelle vivre en société et coopérer) de l'activité saisonnière de métier assez structurant pour notre survie (bouffe) que notre société est synchronisée sur le maillon le plus faible et ou important.
Maintenant qu'est ce qui est « asynchrone » ?
Littérallement : ce qui n'a pas de temporalité.
Un accident est asynchrone.
Une moissonneuse batteuse qui tombe en panne pendant une récolte EST asynchrone. MAIS, par effet de synchronisation de tout les agriculteurs la probabilité des accidents asynchrones de moissonneuse batteuse a la propriété d'avoir plus de chance d'arriver en même temps que les récoltes. Donc, il y a un paradoxe d'observations et que l'asynchrone est souvent observé de manière synchrone et que les emmerdes (choses asynchrones) dans un contexte synchronisé ont tendance à voler en escadrilles.
On dit en physique statistique que le temps est l'accident des accidents.
C'est parce qu'au niveau microscopique des collisions d'atome d'une manière irréversible arrivent que nous dérivons la propriété observable de température (avec un thermomètre) qui en fait permet d'établir une flêche du temps.
Et je pense qu'on ne va pas couper à la question pourquoi il y a t'il quelque chose plutôt que rien ?
Je viens quasiment de dire que tout est asynchrone puisque notre mesure de ce qui est synchrone (le temps) dérive de la référence à des accidents statistiques qui arrivent aléatoirement.
La temps et donc la synchronisation sont des abstractions humaines, pour distinguer quand un évènement est programmable ou non.
Quand un évènement est anticipable on le dira synchronisable et de nature à créer des choses synchrones : genre faire du pain.
En fait, le problème avec parler comme un livre, c'est qu'en vérité les tâches ne sont synchrones que si et seulement si on les force à être synchrones en faisant des préparations.
Il faut que j'ai la farine, l'eau et de la levure vivante pour faire du pain.
Si je n'ai pas les ingrédients ALORS une tâche asynchrone vient d'apparaître acheter la farine ou préparer un levain ou acheter de la farine.
Mais dans un livre on oublie que l'ordre de certaines tâches pour faire le pain ne sont pas important.
Il n'est pas important que vous réveilliez votre levure avant de préparer le plain de travail pour mélanger farine et eau. Disons qu'il existe juste une fenêtre de synchronisation forte entre mettre la levure vivante dans le pétrain avant de le mettre à lever.
C'est clairement l'oeil de l'observateur qui classe dans ce cas la tâche comme totalement synchrone, et permet au codeur de créer une machine à pain qui va permettre à des gens de créer une machine qui prenant chaque ingrédient va après appui sur un bouton sortir un pain en un temps déterminé.
Le plus simples des mécanismes synchrones est un intérupteur.
Dessus on bâti mon robot préféré : un auto-cuiseur pour le riz. T'appuies sur un bouton et t'as le riz 30 minutes plus tard.
Que les auto-cuiseurs aient une logique asynchrone matérialisée par une lame de métal qui se déforme quand le riz est suffisamment chaud pour passer de cuisson rapide à lente est un détail du point de vue de l'utilisateur. Au final c'est une tâche pilotable à ma demande qui a un fonction déterminée et déterministe de production en un temps donnée.
Si je modélisais la lame de métal en javascript je ferais un on_hot(function() { temperature.switch(low) }.
Vous commencez à me voir arriver avec l'enfer des callbacks, mais le callback est une parmi les nombreuses manière de gérer ce qui est asynchrone. La lame de métal vierge de tout design pattern dans l'autocuiseur fait son office en se déformant par les lois de la physique et non celle de la logique abstraite d'un PhD en math.
Est-ce que vous remarquez que j'ai commencé par taquiné les observables physiques globaux comme le mouvement des planètes qui inspira les interpréations les plus fantaisistes de moults religions pour en arriver à des robots ménagers ?
Quelque part le premier robot synchrone est justement l'objet de la vénération à 250 000 boules pièce par les classes dirigeantes et on appelle ça une montre.
Que la logique de temps synchrone absolu soit une contre vérité physique claquée au sol ne peut lutter contre des millénaires de prêtres ayant fait croire qu'en observant les étoiles ils ont tout compris du temps.
Les leaps seconds en informatique sont là pour nous rappeler que les durées des jours, des mois, des années varient car contrairement à ce que les prêtres imaginaient la mécanique des cieux n'est pas une horloge synchronisée, car tout n'est pas lié rigidement. Aussi pseudo périodique soit-il, le système solaire est chaotique dans son mouvement. La périodicité d'un jour que l'on observe est métastable et ... depuis aussi loin qu'on a des chronomètres mécaniques.
Je sens le premier de la classe en train de se dire, il me bullshite on a eu cette conversation vendredi et il avait l'air de plutôt voir une différentiation solide entre synchrone et asynchrone. Yep, c'est le maître qui décide ce qui est synchrone ou asynchrone, mais la nature de toute chose reste fondamentalement asynchrone.
La synchronisation correspond à un état de liaison de tâches artificiel fait pour organiser le travail de manière à satisfaire un maître.
Si on a fait des usines c'est pour rendre la tâche de faire sien un bien synchrone. Je vais chez le concessionnaire, j'arrive j'appuie sur un bouton, un commercial arrive, je lui dis la voiture que je veux, je lui donne un chèque ou quelque autres jetons, il me donne une facture/contrat en échange et je repare immédiatement avec une voiture qui a demandé la synchronisation de moults évènements en amont.
La fabrication d'une voiture dans l'usine d'henri le bâtard a été fait pour que le salarié soit synchronisé sur la tâche des autres dans un enfer abrutissant du bruit des moteurs synchrones qui tournent, des livraisons synchronisées de ressources de campagnes de pubs .... La synchronisation est l'accident des accidents nécessaire à ce que la transformation des ressources naturelles soit délivrées dans l'expérience la plus plaisante possibles aux maîtres.
L'expérience de vie du mineur de manganèse nécessaire à faire des alliages n'est pas synchrone, elle est fait d'accident (dont d'avoir choisi de naître pauvre dans un pays pauvre) qui fait qu'il ne profitera jamais du résultat de sa tâche.
En tant que codeur, j'ai aucune empathie avec le silicium, et abuser de technique d'exploitations pour finir le boulot et rentrer le plus tôt possible ne me pose aucun problème moral ou éthique, et j'embrasse l'exploitation du silicium comme un Beruf, une vocation.
En ceci, j'embrasse la synchronisation car les ordinateurs avec lesquels j'ai grandi et que j'aime sont fondamentalement synchrones (M68K, MIPS, 6502, x386, 486). En fait pas vraiment.
L'accident, la plaie dans le cul du développeur, c'est évidemment ce qui n'est pas prévu, et c'est ce que les utilisateurs aiment. Genre tu déplaces une souris, tu cliques et booom ça explose.
L'asynchrone c'est l'accident que t'as prévu. Et fasse à l'imprévisible t'as masse stratégie mais voyons les plus courantes en revue, en commençant ce qui parle le plus en français : ALLER AU RESTO.
Vu que j'ai fait du service à l'anglaise, à la russe et à la française (mais que je me souviens jamais lequel est lequel) je vais vous montrer différemment scénario que l'on qualifiera d'asynchrone ou synchrone pour les workers (travailleurs) et le les consommateurs (utilisateurs).
Le routier :
  • j'arrive au resto, j'ai une expérience asychrone (car non scriptée) de prise de commande, je pose mes fesses et expérimente un repas synchrone car à chaque fin de plat automagiquement le suivant apparaît. La magie de ce synchronisme apparent est : des serveurs qui planifient la cuisine (scheduleur) et "pollent" les clients
  • du point de vue du travailleur dans une synchronicité de la fenêtre du service je vis 2 heures de travails subis basé sur des alarmes qui sonnent les ordres, les tâches partitionnées dont certaines interruptibles (les pates ont besoin de 7 minutes pour cuire sans que je les regarde)
  • Le «mleko bar» polonais (qui ressemble aux vieux restau du quartier latin):
    • T'arrives dans une file, t'attends, tu donnes ton ordre (souvent de la cuisine déjà préparée en aval), tu t'assois, t'attends et quand on te sonnes parce que ton plateau repas est prêt tu vas le chercher avec entrée, plat dessert dessus
    • du point de vue du travailleur, tu prépares en masses tes plats avant le coup de fouet et tu vis une expérience synchrone
    Je n'ai cité que mes 2 types de restau favoris, hein ? Il y aussi les palaces, les mess officiers, les buffets, la soupe popu ...
    J'insiste sur le fait qu'en expérience utilisateur le synchrone désigne la partie dans une interaction où tu es celui qui est en position de diriger la tâche de l'autre.
    Mais, il y a aussi le synchrone - synchrone. Prenez la cantine scolaire de l'école de ma fille : parce que l'évènement est récurrent (synchronisable et non synchrone donc), les pitchous peuvent arriver à la cantine sans qu'il y ait d'expérience asynchrone ni pour les élèves, ni pour les travailleurs.
    Le prix à payer est l'absence de « choix » et les polémiques qui reviennent comme des maronniers à chaque rentrée sur les choix de viandes, légumes ... imposés de manière jacobine à tous et à toutes.
    Le l10n (localization) est un sujet trop touffu en informatique pour que j'en cause aujourd'hui, mais il m'en chauffe pour être honnête.

    Revenons au travailleur celery (un travailleur supposé asynchrone) en cuisine et au client (le web service).
    Imaginons que je suis un dev socratique qui sait qu'il ne sait rien, mais qui sait le prix à la connaissance.
    De mon point de vue qui sait qu'il ne sait rien et est limité, je vais vouloir une interface synchrone pour un monde fondamentalement asynchrone. Je vais dire : je veux arriver au comptoir dire je veux telle ressource ou résultat, et j'ai.
    Manque de bol, comme j'utilise le web qui est tout cassé, la tâche que je veux n'est pas instantannée (genre un repas sur mesure avec une cuisson spécifique). Et bien l'asynchrone vise à rendre l'expérience de celui qui veut pas attendre pour une tâche qui est forcément longue est pleine d'aléas paraisse standardisée par un ordre qui paraît simple : fais moi un jambon beurre cornichon halal/kosher/végétarien.
    Bon ok, ça ne le fait pas, faisons plus simple une commande mc do avec l'interface qui te permet de modifier ta commande.
    L'UX du consommateur de mc do est asynchrone. Tu passes ta commandes, tu as un ticket avec un task id et tu vas avoir un callback du serveur sur quand ta command est prête. Une fois ton ticket émis en borne, la cuisine (la queue) affiche ta commande, les workers (équipiers mc do) se voient gentiment incité à acquitter réception (ACK) de la commande et commencer à travailler. Mc Do est doué pour router l'information sur deux pub-sub (broadcast) un en cuisine (préparation du chaud) et un en comptoir (boisson, déssert, et autre truc demandable à des robots synchrones). Ensuite des rituels forcés à coup de truelles manageuriales font que les tâches se propagent et arrivent jusqu'au comptoir pour l'assemblage (join comme en distribué) où la tâche est finalisée puis livrée.
    Pourquoi cette merveille d'organisation du travail est-elle qualifiée péjorativement par la société et ceux qui l'ont vécu alors que sur le papier de l'informatique c'est hyper souhaitable du point de vue de l'utilisateur ?

    J'ai envie de te demander : imagines quand tu fais un truc sérieux qui requiert de la concentration (genre coudre) t'as un zigue qui te tapes l'épaule pour te demander de coudre son cul ?
    Peut être pas son cul, mais de faire un truc qui a aucun rapport. Tu vas devoir poser ton aiguille, la ranger dans sa boîte, ranger ton ouvrage qui est chiant comme tout à reprendre, pour interrompre ta tâche pour ensuite la reprendre ...
    Ayant fait de l'assembleur, cette analogie n'est pas pétée du cul claquée au sol : quand une interruption matérielle venant d'un périphérique (genre une souris ou un clavier arrive) les OS font le boulot de mettre dans la pile les registres CPU et flags pour executer le code interrompant urgent, afin de pouvoir restaurer ensuite à la tâche ces registres. La perte de temps liées à un « changement de contexte » est lourde : un registre CPU que je comptais utiliser était à un cycle d'horloge. Même en cache L1, c'est 400 cycles x 2 d'aller retour perdu, soit ... à minima 800 instructions. Un processeur qui fait 1 milliards d'instructions par secondes ne peut faire qu'un million d'interruptions par secondes AU MIEUX.
    Le coût de l'asynchrone (donc de l'accident) c'est le coût de nettoyer et restaurer à l'identique son plan de travail avant et après une interruption qui est sacralisée comme le mode normal de fonctionnement.
    L'asynchrone n'est pas mal, il est même un de mes modes de programmation préféré comme élégant pour la gestion de ce qui est imprévisible, MAIS, l'asynchrone a un coût élevé qu'il est souhaitable de questionner et surtout observer.

    Pour résumer que ce soit en informatique, en mécanique ou dans la vraie vie le synchrone c'est un rouleau compresseur organisationnel qui fait peu de variation mais qui est le mode pour envoyer du bois : genre une cantine avec un menu très limité. L'asynchrone c'est le monde du à la carte (en français dans le texte) et de rendre synchrone une expérience fondamentalement asynchrone pour l'utilisateur (au prix de maltraiter le travailleur (worker)).
    En tant que codeur, j'ai vraiment toujours aucun problème éthique à maltraiter les CPU/GPU/ASICs/périphériques. Par contre, je peux au vu des organisations réelles que cela induit (un message est parfois un bon de commande/facture à executer sur le champs) avoir une aversion à l'asynchrone comme parcours client car je devines les ombres des travailleurs condamnés à vivre dans l'attente d'un ticket pour pouvoir subsister sans pouvoir maîtriser leur temps et ça me pose des questions.
    Pour info, je travaille en ce moment sur un système asynchrone au taffe et aucun humain (ou animal) n'a été blessé ou impacté dans le processus. (Je ne pense pas que des instances docker soit considérées comme sapientes).

Des fois j'ai envie d'écrire une nouvelle.

Ce serait des nouvelles absurdes. Pour rendre hommage à la beauté du monde réel qui est absurde.

Genre, je croise depuis des années les mêmes gens qui traversent le même feu rouge que moi.

Depuis les premiers mois j'ai noté que quand t'appuyais sur le bouton au moment le pire (juste après un déclenchement de feu), tu attendais le même temps que si tu ne fais rien.

La conclusion est simple : le bouton d'appel est connecté à un dispositif de déclenchement de feu factice qui se remet à 0 chaque passage au rouge des feux. Faisait confondre à l'utilisateur du bouton corrélation et causation. Le signal de succès de son appel n'est pas lié à son action, mais au passage normal des cycles vert/rouge.

Tout les jours je vois ça. Parfois je moque, parfois j'informe, mais rien ne change.

Ce monde est content de son absurdité, ravi, enchanté. Ça rappelle une conte taoïste.

Il était une fois un sage qui grâce à son sens de l'observation et sa logique poussée en était quasi clairvoyant. Un jour il entrevit qu'une catastrophe arriverait dépassant son entendement pour lequel il ne voyait d'autres solutions pour la gérer que de l'éviter : une pluie dorée allait arriver qui allait rendre tout le monde crétin des Alpes finis à la pisse bercés trop près du mur.

Il avertit tout le village en courant dans sa toge blanche -marquant son absence de besoin de lui même pratiquer une activité physique qui meulait le corps des villageois- pour leur dire : wesh wesh le grand reset arrive.

Et la pluie dorée arriva, elle était belle si belle ... que j'ôtas mes vêtements et me joins à la foule pour prendre part à ce grand moment de débilité profonde et depuis nous vécûmes heureux à faire la fête tout le temps pendant que le sage pleurait dans son coin que le monde était devenu terrible pour lui que nous n'écoutions plus. 

 

La morale de ce conte pour moi est qu'il est impossible de discerner les sages des idiots. Et donc, contrairement à Socrates qui est sage car il sait qu'il ne sait rien, je suis sage car je suis certain d'être un idiot, et tout sage étant indissociable d'un idiot, je suis dès lors indissociable d'un sage. Ce qui garantit que je suis du point de vue ce celui qui décrète la sagesse visiblement sage. Cependant, je garantis que ce ne serait pas sage de me nommer sage car je reste un idiot.

Les souvenirs qui reviennent des feux de cheminées

Avec l'anticipation de la crise hivernale dans un mouvement étonnant dont la société a le secret, ceux qui hier firent arrêter les dernières cheminées en ville sont ceux qui les rallument en premier.


Dans les années 70, la ville où j'ai grandi se faisait traitée de ville de province car
  • on y avait des vendeurs d'animaux ... pour l'élevage au marché
  • les gens élevaient encore des animaux en ville ...
  • et çà chauffait encore au bois ... dans les quartiers pôvres
Mais voyez-vous le même gars qui il y a 50 ans demandait au nom de la modernité que l'on arrête une pratique polluante qui menaçait la planète est aujourd'hui celui qui brandit le badge du retour à la Nature et aux circuits courts pour allummer son feu. En fait, à croire que la seule mesure de l'usage raisonnable en ville c'est le bon bourgeois.

Ceci étant dit, l'odeur du feu dans les cheminée, j'ai grandi avec et elle est parfois plaisante, parfois déplaisante. Les charbons (lignites et coke) n'ont pas la même odeurs que les essences naturelles, ni les bois de chantiers, de cagettes, et même les essences naturelles ne se valent pas toutes.

Genre, quand je vais visiter ma belle famille, leur région chauffe à la tourbe, reconnaissable à son ordeur lourde et souffrée que l'on retrouve dans les montagnes par chez eux. Normale, leur région est encore aujourd'hui une région de mines de charbons.

J'ai grandi dans une région tempérée où l'arbre à feuille caduque domine : je ne saurais pas décrire son odeur car c'est comme dira toute personne habituée à une odeur : c'est l'odeur normale, celle que par définition on oublie.

Par contre tu vas genre dans le jura (le pays des sapins garous), et bien tu peux pas louper l'odeur de résineux dans l'air quand quelqu'un fait un feu de cheminée. Son odeur un peu acide caractéristique de pin.

Vous allez me demandez, émigrés du Vexin en pays Toulousain quelle est donc l'odeur du feu de cheminée à Toulouse ?

Je dirais charge de CRS quand les gazs lycrimo commencent à se dissiper...

Les mecs ont clairement eu la brillante idée d'épargner sur le gaz cet été, ont coupé le bois l'ont entreprosé depuis lors, et le ressortent maintenant.

Le bois humide, en cheminée, mais ça te fait pleurer les yeux dans un rayon de 50m.

Je suis content que l'odeur du feu de cheminée revienne, mais je suis impatient que les gens se souviennent -apparemment ça va être à la dure- de comment bien le faire. Sécher le bois au moins deux putains d'années spèces de maringouins de néo ruraux urbains, (donc son entreposage et parfois son vol), ramonage, quand on le taille de ne pas utiliser les lieux publiques comme chantiers où l'on laisse trainer des trucs pointus ... bref, ce rétro-progrès qui ramène des souvenirs d'enfance agréables de camps de scouts, amène aussi son lot de "le progrès c'était pas si mal".

D'ailleurs je vais conclure sur ce qui ne manque pas en terme d'odeur de combustion : l'essence avec plomb.

Ayant le nez sensible, j'avais des croutes de sang qui se formaient dans le nez et n'attendaient qu'une excuse pour me vomir des torrents de sang dans les moments les plus malaisants possibles.

PS : Même dans les années 80 à CERGY tu avais encore des bicoques avec les toilettes au fond du jardin et la maison non raccordée au tout à l'égoût.

La dictature de l'horloge

Ce matin mes horloges numériques ont magiquement reculées d'une heure, les électro-mécaniques sont restées sur le fuseau d'hiver, et comme à chaque fois ... je suis pantois.

Le temps est une dimension physique. Le soleil a un zénith prédictible tout les jours (on appelait ça midi bien avant la normalisation des horaires).

Avant l'invention du chronographe, littérallement TOUTES les villes du monde coinçaient le midi de l'horloge au centre du fronton de l'église au centre du village sur le zénith.

Ca a commencé à poser des problèmes quand on voulait donner des horaires aux gens qui faisait Paris-Brest (en Bretagne pas en Russie) car avec 29minutes de décalage solaire. Ca faisait l'incertitude qui sépare le voyageur heureux du mécontent. Donc pour éviter que les voyageurs loupent leurs trains on a synchronisé les horloges sur les pays genre au XIXé.

En informatique la gestion des fuseaux horaires est un casse tête.

Je pense que la liste des bugs incluant les zones où la même population sur le même territoire a deux fuseaux horaires avec changements horaires distincts devrait vous éveiller au caractère arbitraire et purement politique de l'horloge sociale.

Je pourrais disserter sur pourquoi nous chantons avec nos enfants les débuts de quand l'Eglise décida que fixer l'horloge de TOUS permettaient de tatanner le cul des sarrazins , mais j'ai envie de dire on s'en fout. Les dissertations ça manque de poésie.

Ma vie de pôvre

J'ai eu à tirer le diable par la queue. Cette vie vous laisse en contrôle de peu des choses physiques. Sans argent on bouge pas beaucoup, et on choisit pas beaucoup ses horaires ni sa paie.

Le temps sur terre avec ceux que tu aimes deviens ta seule richesse.

Tu peux penser autrement, mais si tu le fais, je te garantie que tu vas pas survivre longtemps, question de pas lâcher prise.

Donc, ta femme trouves pas de jobs. L'aide au retour d'expat est de 5€/jours, et t'as 0 aides de ta famille. Même si ta famille paie l'ISF rien ne l'oblige ni moralement ni légalement à t'aider, hein ?!

Donc, la vraie pauvreté sans aide. Pas celle des minots étudiants que les parents ont décidé d'endurcir en les obligeant à prendre un job d'étudiant, et qui comme des enfants gâtés qu'ils sont pourrissent la job des autres parce qu'ils ont un mépris royal de la job des autres.

Le boulot que j'avais on avait pas d'étudiant qui le faisaient. Päyé 75€/jour que tu bosses 7 ou 12 heures et plutôt 12 que 7, quand tu bosses 12h tu vois pas beaucoup ta femme.

Et même si t'as genre 20€/jour hors dépenses contraintes (le loyer d'un pauvre c'est 500€ pour 16m² dans un garage) pour vivre à 2, ben, t'apprécies le temps que tu passes heureux.

Claquer de temps en temps 3€ pour une fougasse d'aigues mortes, ça fait des souvenirs.

Donc le matin t'embauche au lever du soleil, pour partir à la fraîche. C'est comme un marché à la criée. Pas de CDI, tu te pointes la gueule enfarinée devant le bureau et le patron décides de si t'auras ton contrat de chantier le matin. 7 heures et demi au forfait, dont une heure de pause (lol).

On part à la fraîche parce que conduire avec la lumière c'est moins fatiguant, et que les déménagements se faisant en été on préfère éviter les efforts au max de la température.

70mètres cubes sous 36°C j'ai fait pour vous, ça fatigue le palpitant.

Et le patron qui chie à la raie du déposé parti : normalement, ton truc tiens dans 7h30 tu termines plus tôt, tu te casses. Nous on faisait jusqu'à 3 chantiers dans une journée quand les bras cassés qui prenaient la job pour des obligations légales (sortie de zonzon) foutaient le dawa. Genre les mecs ils te jettent des antiquités en tas dans le camion.

Bref, quand t'es pauvre, la tyrannie de la montre autant que ses bienfaits, tu le sens toute la journée.

Que t'ais fait un 3h du matin 21h le jour d'avant sans prime, ton patron s'en fout. Si tu viens pas, il sait que tu veux plus travailler.

Après tout c'est lui qui décide ou pas si il t'embauche le matin. Arbitrairement. Mais toi, comme un toutou qui remue de la queue, tu es content tout les matins où il te reprend.

C'est quoi un bon ouvrier ?

Celui qui ne chouine pas quand on lui vole son temps.

Tu vas t'y déménager une école ? Tu vas poireauter des heures parce que les profs décident de t'accueillir, laisser des portes ouvertes ou pas selon leur bon vouloir.

Les profs sont les pires clients que j'ai jamais eu : méprisant, se torchant le cul avec les horaires et t'expliquant comment faire ta job alors qu'ils ne savent même pas porter une caisse. Prompt à éxiger le temps et la ponctualité des autres, mais les premiers à t'obliger à quémander la leur quand ils sont peinards en train de toucher leurs heures supp à papoter dans la salle café.

Bref, dans le jargon on dit qu'ils parlent comme des livres. Ils peuvent tout t'expliquer sur comment et pourquoi faire les choses, mais ils savent rien faire pour de vrai.

Ce sont les seuls à te faire perdre ton temps car ils sont incapables d'être à l'heure et à ne même pas t'offrir le café gratuit pour eux de l'école.

Après, le rapport à l'horloge (quand), il y a un 2éme aspect qui n'est plus en contrôle : la durée ainsi. Genre, un chantier ça se compte en jours (surtout quand c'est loin). Tout doit être fait dans le temps imparti, et quand le client te fait poireauter, tu compenses en dépassant les horaires, car le patron il compte toujours trop court. C'est donc le genre de client qui te vole littérallement ta vie comme un vampire.

T'as aussi, tel en informatique le client qui change ses demandes toutes les 3 secondes le client indécis. C'est surtout vrai pour les déménagements qui rapportent le plus : les tout inclus.

Vu le prix, je vous garantis que c'est que les riches, et que c'était les clients les plus chiants.

Le 120m3 devient 140m3 car ils ont décidé de démémager aussi leurs ordures qu'ils trieront plus tard. T'es là en mode : sérieusement ?!. Et le chef de chantier qui lève les yeux au ciel.

C'est aussi ceux qui ont des frigos, des meubles qui pèsent le poids d'un âne mort genre des tables basses avec des plateaux de 200kg, des trucs en verres qui cassent ... Evidemment, ce sont les seuls clients qui vont te faire remonter/démonter les meubles (ultra lourd je rappelle) car ils ne sont pas dans la bonne pièce.

C'est surtout aussi et surtout eux qui confondent les déménageurs avec les ré-aménageurs intérieurs. Tu déplaces des charges lourdes toute la journée que t'as déjà déposées car le client change d'avis.

Vous savez pas comment voir son temps à la merci de l'arbitraire au quotidien que ce soit et pour le réveil et pour la durée est épuisant. Surtout quand cet arbitraire ne correspond en rien à quelque chose d'utile pour personne, mais juste à des caprices, des démontrations de pouvoirs d'individus malheureux qui n'ont plus que faire chier les autres comme seul plaisir et l'on se demande ces jours là, de quels droits ces gens nous volent littérallement notre seule richesse sans vergogne. Notre seule richesse étant de pouvoir rentrer tôt à la maison profiter de la seule chose qui nous est chère : l'être aimé.

Donc, ma perception du temps n'est plus la même qu'avant.

L'horaire fixe est une tyrannie condamnable que sa définition soit solaire, astronomique, religieuse, écologique ou politique tant que le temps du pauvre et sa durée de travail sont flexibles.

Découvrir que son temps avec les gens que l'on aime est la seule richesse terrestre que l'on possède permettrait de remettre l'horloge au centre du fronton de l'Eglise au centre du village à l'heure. FUCK LES HORLOGES.

Et vous savez quoi ? Les réunionites c'est ni plus ni moins que les messieurs dames qui passent leur vie à cocher des cases en entreprise qui viennent vous rappeler qui tient le chrono.

Le seul bon fuseau horaire est celui où nous pouvons profiter plus de ceux que l'on aime, tout le reste est fariboles. Et ... changer le fuseau horaire ne changera rien à ça.

Les maths de la tulipe

Je me souviens de mon frère en DEA d'économie appliquée me montrant ses équations qu'il comprenait pas. C'était des matrices de flux. De la thermo de base appliquée à de l'économie.

C'est pas choquant de prendre un domaine de la physique et de l'utiliser pour modéliser les flux monétaires en faisant l'analogie monnaie = énergie et de dire que quand il y a plus de monnaie qui circule, c'est un peu comme un moteur en panne sèche.

Par contre, ce qui me grattait, c'était les thermostats présents partout dans les équations. Des mécanismes de régulations qui faisaient que le système était pas conservatif.


Je m'explique : t'imagine tu fais une simulation de pompe qui a 3 organes un qui pompe mécaniquement un fluide, l'autre qui le rejette et un au milieu qui transfert la chaleur nécessaire au mouvement. Tu peux -si le fluide pompé a un différentiel positif notable de température avec la pompe- prélever de la température pour actionner la pompe. C'est le plus simple des moteurs (source froide/chaude aka Stirling).

Dans un système conservatif, tu peux pas pomper à l'infini la chaleur car ta pompe transfert de ton milieu de départ à ton milieu d'arrivée donc ... à l'infini, ta pompe arrête de fonctionner car ton différentiel de température est nul.

Pas en économie.

Imagine les états qui adorent le marché libre et ouvert car il converge à l'équilibre adorent rajouter des mécanismes de subventions directes (subventions de l'essence) ou indirect (Quantitative Easing) sans fond.


Les mecs te font un moteur qui peut s'emballer à l'infini en mettant une source de monnaie non limitée.

C'est en jargon financier une crise de la tulipe.

Quand un marché est serré du kiki sur une ressource on appelle ça de l'inflation : le marché se régule en augmentant les frictions sur des ressources (ici le pétrole) ce qui renchérit le coût de certaines production, mais diminue les usages parasites.

Je vais être provocateur, mais entre utiliser du pétrole pour faire de la cortisone ou le cramer pour faire griller 2 steacks pour impressionner son boss au BBQ du dimanche, ou faire le kéké en forêt sur sa moto : quelques un des usages ne profitent pas vraiment à l'optimisation de l'usage pour la communauté.

Le marché permet normalement à l'équilibre de faire disparaître les usages non rationnels d'une ressource... Sauf si ... l'état subventionne à fond perdu les usages parasites à l'économie.

Ce qui est en train de se passer avec les subventions pour le pétrole/gas/diesel.

Je vous gâche la fin ! La terre n'est pas infinie, on peut générer de la dette, mais littérallement tout nos échanges finissent en échange de biens/ressources réels. Je sais que la part a diminué formellement dans les stats mais dans la pratique tu survis pas longtemps sans manger.

Les subventions sont en train de nous détourner d'agir prestement et nous enferre dans le problème.

Pourquoi l'énergie est à 1000€/kwh vs 60€ il y a un an ? (x 20)


À cause du prix des hydrocarbures.

Mais qu'est ce que les hydrocarbures ont de spéciaux comparés à l'énergie atomique et renouvelable ?

Du point de vue de la physique 2 choses : la densité énergétique volumique (pétrole au top, suivi de gas, alcool, charbon et loin derrière hydrogène), et SURTOUT, la puissance instantannée délivrable.

Comparé à l'atome, les hydrocarbures sont un gâchis : on récupère que d'alle en énergie par kilogramme brûlé, PAR CONTRE, le 0 à 100 en terme de changement de régime pour une turbine c'est de l'instantanné. Le nucléaire à coté c'est une bagnole t'appuies à fond sur la pédale d'accélérateur et t'attends 2h avant que ça double, et tu as beau relâcher la pédale, ça prend genre 4 heures à descendre. Les hydrocarbures, à coté, c'est vroum vroum, bien nerveux.

Les hydrocarbures sont facilement pilotables en PUISSANCE (vs énergie). La puissance c'est la capacité à varier ton énergie délivrée par unité de temps.

Revenons à nos moutons. Pourquoi l'Europe souffre à 9h du matin quand la journée démarre ?


Parce que notre économie héritée de la guerre est optimisée pour livrer vite dans une logique centralisée. L'Europe a une horloge, celle du IIIé Reich, et en France le zénith du soleil est à 14h.


Synchroniser TOUTE la vie sur 2 fuseaux horaires a des avantages : la logistique est aux petits oignons, tu programmes ton camion qui part de Brest -france- à 6h pour arriver à Brest à -russie- 17h sans soucis. Par contre, ça veut dire 500 millions d'humains qui se lèvent la tête dans le paté à la même heure, prennent leurs douches, allument leurs bouilloires, se prennent les embouteillages pour déposer les gosses PUIS aller au travail en même temps. On se paie même le luxe de diminuer l'efficience du pétrole en s'auto-déniant l'usage efficient de l'énergie en créant les conditions d'une congestion (embouteillage, pics d'usage).

Et ça ce problème qui se résoudrait en changeant notre rapport au temps, et l'unique problème à résoudre, mais à la place, on préfère perservérer dans notre civilisation du lapin blanc sous acide qui poursuit son horloge.

Notre civilisation EST FOLLE !

J'ai été formée à l'Informatique appliquée, l'informatique actuelle c'est spécial.

Quand tu es pauvre, que la canicule met un couvercle sur tout tes mouvements, tu ne bouges plus que par la pensée. Tu regardes des trucs où les gens font ce que tu peux pas faire.
Puis, tu t'étends sur le sol pour pomper le 30°C de froid que tu peux choper, et tu t'aperçois qu'à force de pas bouger vivre de la fiction des autres, tu peux plus empêcher les pensées de sortir, tu ne plus t'empêcher d'exister.


C'est chiant.


La pauvreté c'est un elixir. Ça te coupe de l'influence des autres. Ça a des cotés chiants. Ça des cotés sympas. T'as plus d'informaticiens à qui causer, tu dois causer à des non professionnel, sans jargon.

Genre ma femme.

Des fois, j'essaie de lui faire comprendre ma frustration avec les informaticiens.

Disons que la majorité des informaticiens que je rencontre sont pas ma tasse de thé, du fait de leur préjugés sur ce qui fait du bon code et des bons codeurs.

Que ça se termine en débat ésotérique et technique alors que le problème est profondément humain est social, donc culturel. Yep, au sens de François Villon ou Public Ennemy : du viscéral.

J'ai été formé à concevoir des microprocesseurs. Des sous merde de CPU de la précédente génération justes à bonnes à terminer dans les imprimantes. (Information amusante, ce sont les procs que j'ai étudié qui aujourd'hui sont en pénurie, les 22-28nm à conception planaire qui sont aujourd'hui appelé des micro-processeurs, donc je suis de manière amusante en compréhension de cette pénurie qui ne touche pas les ARMv4+, x86_64 et M1 dont les vulnérabilités de conceptions (SPECTRE & co) font que ces CPU vont être probablement écartées du marché des microprocesseurs).


Je peux vous garantir que savoir comme un ordinateur marche est absolument pas requis pour devenir un gourou, ou surtout un codeur vénéré. Je dirais même que c'est un frein.

Pourtant, je crois que c'est une erreur. M'enfin. Ce n'est pas mon propos.


Mon propos c'est la haine des informaticiens pour l'informatique appliquée, la mesure, la validation rigoureuse de la mesure. Bref, la science.


La question est ce que X est mieux que Y (qui est 85% du temps de discussion dans le métier) ne se résout JAMAIS par, les tenants de X font un prototype, ceux de Y un autre, et FIGHT, que le meilleur gagne, qu'on sorte un test de Student sur des séries de mesures comparatives et qu'on fasse un post mortem basé sur les résultats et les coûts opérationnels entre acteurs.


Non, des barbus s'assoient autour d'une table avec une bière, rarement des opérateurs, mais des sages parmi les sages et discutent de ce qui importent, les uns le « time to market », d'autres le « cloud », certains l'« open data », le vocabulaire contrôlé et les impacts pour la société, et la humhum-ocratie (RFC 7282) fait son rôle. Oui, ce fonctionnement de « philosophe » qui copie Platon & co est étrangement un truc en informatique. Vos bases distribuées sont basées sur un texte de Platon concernant des philosophes qui dînent mais n'ont pas assez de fourchettes. C'est ... pas le plus fou des trucs.



Sérieusement, c'est littéralement aussi ridiculement illogique et prétentieux que les dialogues de socrates dans le banquet : c'est de la philosophie.


L'informatique moderne reprend des philosophes antiques les plus connus pour leurs jésuitismes (actuellement, le manuel des jésuites pour gagner des arguments de mauvaises foi dans les débats que l'on retrouve dans l'« art d'avoir toujours raison » est inspiré des manœuvres dilatoires que Socrates usait pour ridiculiser ses adversaires qu'il appelait les sophistes (dont Protagoras)).


Je suis helléniste aussi (j'ai appris le grec ancien toussa) et j'adore ceux que Socrate appelle sophistes pour être honnête. On trouve des gens comme Démocrites (le premier à parler d'atome), Périclès (kof), Épicure (Détournons nous des Dieux qui n'ont aucune bienveillance et profitons de la seule richesse sur terre que sont nos amis), Protagoras (l'Homme est la mesure de toute chose (les décisions absolues à la 10 commandements c'est de la merde)). Vous allez pas me croire, mais je vois dans mon opposition à l'informatique moderne, mon opposition à la philosophie, ou plutôt j'aime pas les philosophes/informaticiens modernes car ils aiment ni la science, ni les ordinateurs, ni l'Humain qui est la mesure de toute chose.


Donc, revenu à ma vie de pauvre je dois tenter d'expliquer simplement à ma femme ce qui ne va pas.

Je lui dis : imagine que c'est du ménage, ce que nous parents aux foyers (par alternance) avons goûté.

Les données, c'est comme des choses dont on a besoin pour effectuer une tâche, un couteau, c'est comme une fonction, un outil qui sert à trancher, un filtre une passoire. Les données, c'est comme quand on fait le repas, on chaîne les postes d'épluchage, préparation ... avec les outils pour faire la recette.

Pour effectuer une recette, on organise la cuisine pour que les aliments (données) les plus courants soient les plus facilement accessibles, on essaie de ne pas courir la planète pour avoir ce qu'il faut, et on tente de les avoir sous la main : si je dois aller chercher les patates au jardin pour une purée que ma fille attends dans 40 minutes : ça va pas le faire.
Autrement dit un élément important de la cuisine comme en informatique est de délivrer le résultat du traitement en temps et en heure, sans se ruiner, d'une manière réaliste qui n'engendre pas un bordel sans nom à la maison.

C'est une question d'originalité contrainte par le budget, la place, l'équipement et l'expérience. Ma femme et moi savons faire du pain, et plus nous travaillons à en faire, meilleur nous sommes.

Cette analogie de la cuisine familiale me convient parfaitement, car elle permet d'expliquer les choses importantes de l'informatique appliquée.
 

Voyez vous quand j'ai été formé à l'informatique en physique on avait le C, le fortran un peu de C++, matlab, spice ... de l'assembleur et pas mal d'architecture différente (MIPS, PowerPC, x86, sparc64, M68K...) dans les labos, et les CPU de ma jeunesse (68K, Z80, 6502) que j'avais programmé étaient devenues ... des micro contrôleurs. Une CPU de mon temps ne mourrait pas, elle devenait un micro processeur/contrôleur.

Comme il était pas facile de tout couvrir avec une dotation mince en heure d'informatique, MAIS que l'outil était primordiale (les cartes d'acquisition de données étant devenues omniprésentes) nos professeurs se focalisaient sur l'essentiel (pour eux) : les structures de données et la performance.

 

Mais aussi la mémoire et le coût en accès.

Un registre c'est l'établi. Le cache L1 ce qui est à portée de main, L2 c'est le truc au fond d'un tiroir, la mémoire c'est dans la maison, et ainsi de suite. C'est très important de se souvenir que l'ordinateur pagine la mémoire par *très* petite tranche (hors TLB) de 4K. Quand la données est pas trouvée en mémoire, l'ordi génère de très coûteuses exceptions (les pages faults) que le mmap sur-utilisé amplifie. Bref, on tente de mettre les données les plus souvent requêtées en relation proche en mémoire les unes des autres de manière compact.

 

Ce qui me navre, c'est que j'ai aucun collègue avec qui quand on conçoit des logiciels pour me soutenir à tenter d'organiser notre code pour planifier ces problèmes. Eux ils sont dans la stratosphère abstraites où des gremlins magiques résoudraient ces problèmes à coup de prédictions, d'intelligence artificielle et autre. Quand je leur dit que leur gremlins ne réagencent pas les données mais que les traitements et donc que ça a moins d'impact, je touche du doigt ma profonde solitude dans ce métier. 

 

J'ai appris le C K&R à coup de pointeurs, tableaux, listes chaînées, tableaux circulaires et on laissait les arbres binaires, heap, priority queues aux informaticiens. Notre boulot c'était le « big data » : ingurgiter des séries temporelles pour en sortir des infos comme mesurer les points d'inflexions, les pentes ....

 

C'était aussi de lancer des milliers de simulations dans des espaces de phases pour en obtenir des chiffres simples comme juste un graphique projetant les valeurs importantes sur une courbe. Une simple courbe, et ultimement son interprétation qui va se résumer à une valeur.

 

Typiquement, notre formation consistait à apprendre à distiller de la données indépendamment des langages, des architectures, des domaines de la physiques (haute énergie, physique des matériaux, physique statistique, quantique....) et pourtant notre formation était tout sauf abstraite.

Elle consistait à bâtir à travers les TP une intuition de la donnée, de sa vitesse d'accès et de ses limitations. Et cette formation est aujourd'hui ... disparue.

Je me vois comme non un ingénieur, mais un ouvrier qui a son CAP. Comme un cuisinier, un boulanger, un menuisier. Sans ma formation, je ne saurais rien faire, mais ma formation n'apprenais pas à créer elle ne levait que des freins techniques sur la chose la plus importante : LA DONNÉE et son traitement de masse efficace. Et l'information, c'est le petit chiffre ou fait que tu obtiens à la fin qui importe. En fait, une fois que la donnée est traitée, validée, confirmée on peut l'effacer car ce n'est que du bruit et garder la seule chose de valeur : l'information qu'on a apprise.


Un peu comme la réaction de Maillard du cuistot, monter une sauce au beurre, panifier ... des choses dures à découvrir seul et nécessaire pour obtenir des résultats, pour devenir en capacité à construire. C'est comme les aliments qui disparaissent. Ce n'est pas le processus de cuisiner qui est important, c'est juste le plat à la fin qui importe.


L'informatique appliquée ce n'est pas qu'apprendre de la technique, c'est aussi apprendre une hygiène de pratique, une rigueur bordélique dont le praticien créant ses outils devient la norme et resté concentré sur la production.


Comme quand on cuisine pour toute la famille toute l'année on bâti une intuition de comment travailler efficacement, à pas cher, nourrir tout le monde en temps et en heure. C'est pas une « vocation ». C'est un truc qu'on sait faire avec des gestes pratiques.


Genre, toujours commencer et terminer avec la cuisine propre. Ça permet d'éviter les erreurs.

 

De la même manière je trouve sain de pouvoir démarrer mes journées au travail en informatique en allumant l'ordinateur. J'ai connu des boîtes où il y avait tellement d'outils à avoir en fonctionnement pour savoir où tu en étais (tableaux de bord, revue de code, VPN ...) que partir de rien impliquait 30 minutes à 1 heures selon les projets à juste commencer de travailler pour savoir où l'on en était. C'est nawak en terme de charge mémorielle et intellectuelle.


La propreté c'est aussi d'utiliser l'espace au mieux et de bien ranger les choses, un peu par « catégorie » comme s'en gausse les experts bibliothéco-mystiques du métier, mais surtout par confort.

Évidemment que les épices sont mieux « ensembles » pour les trouver. Pas forcément triées, juste côte à côte ...
Les périssables qui aiment pas la lumière aussi (patate, oignon, échalotte)...

Les outils dont j'use le plus fréquemment (couteau d'ordinaire, épluche légume, couteau de découpe) sont sur l'établi que je laisse dégagé le plus possible.

Je prépare mon travaille en fonction des temps de chaque choses.


En informatique, l'expérience permet d'obtenir la même chose.

Un répertoire avec les scripts qui permettent de faire des tâches triviales personnalisé pour mon usage (recherche de chaînes de caractères dans les dépôts, visualisation des différences...). Bref, mon ordinateur au travail est un peu comme mon établi. Il correspond à ma pratique, à l'argent que j'ai ou pas et il est minimaliste, et personnalisé à mes usages, ma pratique.


Si une chose doit l'emporter sur toute chose dans les débats sur les outils pour moi, c'est le confort de l'utilisateur, et aucun utilisateur n'a la même notion de confort car il n'a pas forcément la même spécialisation, les mêmes handicaps ou au contraire sur sensibilité. Par contre, l'informatique moderne nous oblige à être beaucoup d'utilisateurs distincts.


Si un codeur n'est pas un spécialiste de base de données, c'est dur d'être codeur sans avoir à toucher aux bases de données. Donc, on a aussi besoin tel un cuisinier qui fait des desserts et use d'outil de pâtissier d'autres outils.

Et de même que comme ma cuisine est petite je me contente d'outil peu encombrant (exit les robots, vive les outils mécaniques) et facile à mettre en œuvre, et bien en informatique j'aime bien des outils simples robustes faciles à prendre en main une fois que l'on a pratiqué. Oui, j'aime mes shell d'OS, de base de données, mes éditeurs de textes minimalistes et mes lignes de commandes.


C'est MA pratique. Je ne l'évangélise pas car elle n'a de sens que vis à vis de mon expérience.


De même, je ne pense pas que les outils que j'utilise sont les meilleurs et qu'il faut les imposer.

Tenez, j'ai acheté un spiraleur récemment, car faire le pain soit à la main, soit au robot à main c'est éprouvant. En fait, je vais le revendre car ... il pétrit très mal. Heureusement que je sais faire le pain sans, car sinon j'aurais pas su que ce robot est une merde. On peut faire du pain sans l'outil que tout les boulangers pros ont. Par contre, ma farine, c'est de la farine de froment (que les minotiers appellent blé alors que ce n'est pas du blé) de minotier type 65 conforme à la loi 1997 sur la baguette française de tradition. Pourquoi ? Parce que c'est le facteur qui apporte le plus de changement dans la panification. Et c'est bien de comprendre ce qui est important. Et quand j'aura la maille, je me pétera un bon spiraleur, car c'est quand même vachement pratique.


De même en informatique, il y a des choses que seule la pratique répétée, remettre l'ouvrage des centaines de fois sur l'établi apprend.


Comme gérer les versions c'est bien. Mais, les outils de gestion de versions sont parfois comme mon spiraleur : merdiques. Il faut savoir ne pas surinvestir dans l'apprentissage du robot, mais apprendre à se concentrer sur le résultat final : bien gérer ses versions. Ça peut se faire sans outils (même si c'est éprouvant), à l'ancienne, en faisant des archives, bien nommées, déposées à des endroits connus bien documentés.


Bref, je suis solitaire dans ma pratique de l'informatique, et isolé car j'ai refusé d'être un philosophe. Néanmoins, je me suis fait des codes persos dont je suis fier qui me permettent quand je sors de l'entreprise de m'en foutre. Comme un employé mc do qui invite ses potes en faisant ses beignets de lentilles corail au basilic thaï et aux épices et qui regarde la cuisine qu'il pratique au travail distincte de celle de la maison. Au travail, et bien, je dois admettre qu'en général, ma philosophie c'est vivons heureux vivons cachés.


Le dogmatisme intellectuel qui y règne et dégénère en bataille d'école de pensée basée sur des concepts qui n'ont aucune application pratique prouvée ne m'intéresse pas. Malheureusement, en entreprise, ce n'est pas du code que l'on produit, mais du discours.

Pour une ligne de code il n'est pas rare de devoir envoyer des 10 aines de mails pour expliquer pourquoi il y a un bug à corriger, pourquoi laisser un trou de sécu n'est pas une bonne idée, pourquoi ce serait bien de l'intégrer à la prochaine publication, pourquoi cette tâche qui ne rapporte pas d'argent doit être faîte, écrire LES patchs avec un titre et la description de ce que ça fait (ce qui dans ce cas fait partie de l'hygiène) ...

 

Je pense que j'ai dans mes derniers postes atteints le facteur 10000 entre le nombre de caractères nécessaire à faire un patch (doc amendée, titre et descriptif inclus) comparé à toute les arguties pour faire le job.

 

Disons qu'une fois qu'on a compris qu'en entreprise on est plus un codeur, mais un philosophe ça passe mieux. Mais parfois, on rêve quand même de faire de l'informatique.

Survivre à la famine à venir quand y'a pu de marché

L'état du monde et la réalité physique ainsi qu'économique sont durs. Surtout quand des acteurs décident de ne plus échanger leurs ressources alimtenaires (Chine, Inde, Russie, Indonésie = 25% de la population mondiale).

Notre passé coloniale à entraîné une hyper spécialisation agraire rationnelle mondiale des productions. Pourquoi ? Quand le transport coûte pas cher, cela coûte plus en ressource de maintenir la diversité (et ça permet l'industrialisation basé sur l'emploi d'ouvriers non qualifiés permettant de diminuer les coûts et de diminuer la production locale).

Je ne juge pas le colonialisme ici, on va dire que c'est « rationnel » quand tout les pays ne font qu'un, que le marché marche, les transports transportent et que les consommateurs consomment. L'Union Douanière du Saint Empire Germain ressuscitée (et moults autres empires).

Mais, Anne ma sœur âne, que ne vois tu la poudre qui poudroie ?

Bon, là l'Inde et le Canada viennent de se prendre un phénomène nouveau, probablement lié au changement climatique : des sécheresses éclairs « sèches cheveux ». De l'air surchauffé, sec qui passe dans les récoltes et les nique en un claquement de doigt.
Bon, on va dire qu'heureusement les assurances sont là pour que l'année prochaine nos agriculteurs cultivent même si ils perdent leur récolte (enfin, les assureurs des assureurs (les ré-assureurs) préviennent que bientôt le risque climatique va être impossible à couvrir).

Donc en premier on a une augmentation systémique des risques de perte de récolte en amplitude et en fréquence. Ça sent pas bon, surtout quand l'assurance chouine sur le sujet. (Les assureurs aimeraient bien faire classer l'effet de l'activité humaine sur le climat en catastrophe « naturelle » (donc non couverte par les assurances)).

Ensuite, il y a un conflit. Le conflit qui dure montre que l'on est parti comme pour toute les guerres éclaires qui sont sensées durées 2 semaines en un truc qui dure à minima un an (les militaires sont pires que les informaticiens pour mal estimer leurs dates de livraison, et pourtant ils restent en poste depuis des générations, va comprendre charles)

Il y a la partie chiante : la guerre dans 2 pays gangrenés par la mafia et la corruption qui voient une opportunité de business. Ils ont des otages (blés, matières premières, engrais, combustibles) et les négocient face à l'ordre établi un changement rapport de force avec l'occident.
La russie veut être payée en rouble, l'ukraine en profite pour négocier des prêts avantageux sur les marchés malgré une note des agences de notations assez basse (B- == va avoir du mal à rembourser). Et pendant ce temps, blé, engrais, matière première ne circulent plus.

Et les pays non alignés (hors G7) commencent à trouver que l'ordre actuel méritent effectivement d'être questionné dans sa répartition de la valeur et des vaccins COVID qu'ils ont toujours pas digéré.

Donc, je dis pas qu'il y a un vent de changement géo-politique que je saisis totalement, je dis que je ne vois pas le futur, mais on sent qu'il prend la tangente avec le présent et qu'on est pas garanti rester dans les 6 grandes puissances économiques avec 2.3% de la population longtemps.

Ça fait quand même depuis un an que la Chine et la Russie bloquent leurs exportations d'engrais, et que l'Inde subventionne les engrais pour 1.4 milliards d'individus. Alors évidemment, si ils exportent du blé aux engrais subventionnés, l'Inde qui est proche d'une crise économique va peut être voir la richesse de ses riches agriculteurs croître, mais elle va perdre l'énorme différence en terme de subvention (mutualisation des risques, privatisation des gains) qui entraînera une indisponibilité sur le marché local (c'est déjà en cours)).

Le plus important sur les engrais c'est la part que cela représente dans le coût des céréales.

Les engrais à eux seuls c'est 1/5é du coût.

 At $1,000 per ton, the average retail price of urea declined slightly from last month. The nitrogen fertilizer is still 94% more expensive than at this time last year. (DTN chart)

 Un coût qui a fait fois trois en 1 ans.

Alors je décompose pour 100 unités produite à un cout unitaire l'évolution :

Avant 5 ( 4 + 16 ) = 100, après 5 ( 4 x 3 + 16 ) = 140 (en hypothèse sans inflation) soit 40%

Le lait, la viande sont en rendement moindre que manger les céréales, donc l'augmentation attendue pour la viande et le lait sont significativement supérieure à 40%.

La bonne nouvelle c'est que vous pouvez couper sur la viande, la mauvaise c'est que la carence protéiniques s'installe vite et est beaucoup plus dangereuse pour le corps que la carence calorique.

Donc avec des salaires gelés depuis 20 ans, il va falloir arbitrer entre ressembler à un squelette fonctionnel ou un obèse carencé en muscle qui va pas vivre longtemps.


Climat, guerre, crise économique, tout ça c'est transitoire ?

Pas sûr, les emmerdes volent rafale.

Voyez vous, le plus gros fournisseurs d'engins agricoles (8% du marché) John Deere a décidé de faire un modèle de profit à la apple : des trucs hyper high tech, connectés, blindés de puces, irréparables. Aussi, John Deere paie mal ses employés donc john deere a des grèves. Donc, ça crée des perturbations dans le marché des équipements et de l'exploitation agricole (sur fond d'une crise logistique présente depuis 2 ans et demi à cause du COVID). Un tracteur irréparable qui dépend du cloud pour démarrer quand la maison mère fait faillite, ça marche tout de suite beaucoup moins bien.

La presse a été très discrète sur le fait que nos œufs « issus du plein air » sont enfermés depuis 9 mois à cause d'une épidémie animale de grippe aviaire costaud transportée par les oiseaux sauvages (durs à contrôler).

Je vous passe le fait que nous stressons les terres avec une mauvaise gestion de l'eau pour permettre à nos agriculteurs de faire des profits et que l'eau ça devient un sujet pour arriver à la partie amusante (aussi amusante que 9 millions de morts) : peut-on survivre à une famine mondiale ?

Ben vi, substitutions, agilité, main invisible du marchés, peu importe que l'on doive manger du manioc, du riz ou du topinambour, le marché assurera l'approvisionnement et le transport de la nourriture de manière optimale ?

Lol, vous y croyez ?

T'as plus un radis le rôti dominical vaut une semaine de salaire, tu vas pas acheter le rôti, et si ton éleveur fait faillite, ça va faire du manque à produire l'année suivante, et c'est pas en 2 ans que tu convertis une exploitation.

Vous voyez-tu le monde est en gros chaos économique qui risque de détruire au niveau macro et micro la capacité de production. Les sociétés cotées en bourse qui ont des positions dominantes sur les marchés sont dans la panade, les marchés sont soit en bulle et divertissent les ressources à investir vers le gain immédiat non productifs (le luxe, les dividendes), soit se préparent à une crise de solvabilité soit des consommateurs, soit des producteurs (=> faillite des entreprises).

Sans argent, comment investir, embaucher, maintenir ? Sans engrais, machines agricoles, infra de transport, comment produire ? Que ce soit une crise des marchés par l'offre ou la demande, les 2 puent la merde. Un peu comme quand il y a une guerre.

Mais bon, le marché va nous sauver, le deus ex machina du progrès va descendre sur terre comme le processus Haber ?

Lol, non.

Avec les taux d'intérêts qui montent, la planche à billet pour riche qui s'arrête, le marché action n'est plus intéressant. Toutes les entreprises cotées ont vécu comme des cigales car leurs actions leurs permettaient de vivre en faisant des emprunts accotés à leur valeur boursière. Le management, notamment financier va coller moult entreprises qui SAVENT et PEUVENT produire en faillite. Et on peut pas les sauver. Parce que la culture d'entreprise change plus lentement que le monde évolue. L'éducation ça met des décennies à adapter sa sélection au mérite à la réalité existante. Là on forme du golden boy cocaïné modèle années 90 qui se baigne dans des baignoires de champagne (tom cruise) à diriger des entreprises dans un contexte de rareté des ressources et des fonds. On aurait plus besoin de profils amishs moi je dis.

Donc, on coupe les vannes de la R&D (qui est coûteuse pour être concurrentielle). De plus nos minerais sont au taquet car pic de Hubert ou pas, le coût des carburants qui augmente renchéris le coût un peu du transport, beaucoup de l'extraction. Donc, investir dans une usine qui produit en transformant de la matière première ou faisant croître des plantes devient chaud et risqué, et on sait pas (plus) produire des tracteurs, moissonneuses batteuses, foreuses, ordinateurs, vraquier en bois.

Je connais pas le futur. La crise pourrait être transitoire. Mon estimation canonique pour le futur est toujours tu prends là où tu es, tu regardes d'où tu viens, et tu dis arbitrairement que le futur c'est une fois en durée le passé.

On a mangé 2 ans et demi de crise (qui n'est pas fini) qui est amortie par des stocks de devises et biens qui vont finir par se tarir. Moi je vois cette crise durer encore 2 ans et demi.

 

Retour dans le passé : la plus grande famine mondiale moderne a eu lieue ~ 1942 et 1943. 9 Millions sont morts alors que le blé, le riz, les patates étaient là.

1.5 Millions au Vietnam que la France avait laissé au soin du Japon tout en collaborant militairement activement contre les alliés dans le Pacifique.

2.4 Millions en Chine, 2M en URSS, 2M en Inde, 500K en Europe ... Plus que la Shoah, mais comme la famine a moins touché les riches, on en cause pas dans les livres qui ne parlent jamais que des grands hommes.

Il y a une condition supplémentaire pour avoir accès à la nourriture : que la nourriture soit transportée.

La spécialisation agraire, par exemple n'est rentable que tant que le prix du gaz/transport est faible, voir simplement que le transport est possible.

Au Bengale en 1943, la crise a été une crise de transport. Le blé, le riz était là pas loin, on a juste oublié de le transporter car le gouverneur général colonial avait oublié. Ooops, lol, un million de mort pour avoir oublié un petit détail dont l'histoire s'en fout car c'était juste du pauvre.

En France dès l'occupation les rations journalières accordées par l'occupant était de 1200 (1940) à 1000 calories (1941). Je vous affranchit on a besoin d'a minima 1800 calories journalières pour ne rien perdre.

Genre, la guerre, c'est pas trop non plus propice aux affaires. Donc comment la france a-t'elle fait pour survivre (sachant que c'est 50% des besoins journaliers) ?

Grâce aux beaufs (BOF (Beurre Œuf Fromage renommés Beauf (comme beau frère) par Cabu). Ces profiteurs de la guerre (certains de vrais sales profiteurs) qui ont maintenu un marché noir.

La haine du BOF est un peu la haine du nouveau riche qui a réussi quand ça énerve la bourgeoisie qui elle avait émigrée sous des cieux plus calmes (Suisse, USA, amérique du sud...).

Ok, il y a eu du profit de fait. Mais passer une ration alimentaire sans morts de faim pour une grosse population de 1000 à 2000 calories par jour (en ville), protéines comprises sachant que c'était une activité de la production à la livraison illégale, ça demande de l'organisation.

Ça demande déjà de ne pas surfavoriser certaines couches de la population (genre les riches) au détriment des pauvres, ça demande de la résilience, des réseaux, de la confiance, des complicités larges.

Un marché noir c'est pas qu'un BOF, c'est aussi des citoyens qui ont leur poules et leurs clapiers qui vendent leur surplus au BOF, c'est un milicien un douanier qui pour nourrir sa famille ferme les yeux sur un commerce qu'il sait illégal, c'est un chauffeur de transport en commun qui prend des paquets et enveloppe de la campagne pour le livrer en ville sans poser de questions, c'est un consommateur qui ne va pas se plaindre à l'administration, des truands qui évitent de dévaliser ceux qui les nourrissent. 

C'est toute une société qui s'adapte et hausse les épaules face à une société formellement défaillante et qui l'ignore.

La survie de notre société ne passe pas par des communautés isolées de rambo de films de zombies ou survivalistes où l'Homme est un loup garou pour l'Homme, mais bien au retour à une société ou production, commerce, transport se relocalisent.

Il y aura peut être un tabou nécessaire à faire péter : celui de la propriété privée. Quand une terre est vide, même pas en jachère, mal entretenue, on devrait avoir le droit de l'exploiter si on la maintient en production et qu'on écoule localement ce qui permet la subsistance.

Voilà, notre survie va passer par l'espoir que dans notre mémoire collective se souviennent de comment organiser un marché noir plus efficient que le légal, le temps de préparer la société aux changements que nos pachydermesques structures de pouvoirs que des années d'abus ont transformé en système d'incompétence décadente basé sur népotisme, la corruption et le copinage sont incapables de prendre en compte le temps que les parasites tombent d'eux mêmes.

Je propose qu'on se repose sur le réseau déjà présent de dealeurs des cités qui ont fait leurs preuves depuis des décennies.

Wesh, wesh, t'as une livre de lard ?

Il est fumé, c'est de la bombe ! 5€ !

Yo, tu me sauves la vie cousin.

Et de votre coté, peut être que face à la pénurie de moutarde vous savez encore préparer les moutardes à l'alliaire commune, l'ail des ours, des pesto à la cébettes, avez un poulailler, savez brasser à 1.2€/l du vin ...

Peut être que vous serez accueilli pour vendre les produits : wesh, paraît que t'as de la moutarde à l'alliaire, tu me fais le pot à combien ? 4€, c'est trop cher frère, remarques, lol, y'a plus de moutarde en magasin, à 6€ si le goût est bon, ça va bien se vendre. Deale, t'es mon fournisseur. Dis, il paraît que tu fais le pain à 4€/kg et qu'il se conserve 3jours contre celui du boulanger qui coûte 4.5 et se conserve un jour. Je crois qu'on a un marché, on teste tu me fais une série de 3 les dimanches pour commencer ?

 

Bref, quand nos dirigeants sont cons, on est pas obligé de se laisser mourir comme des moutons, et on peut toujours s'adapter.

Pire qu'une crise économique : c'est la disparition de l'économie

 J'aime le grec ancien, j'aime étaler ma confiture hellénistique : l'économie ça cause d'échanger des ressources, entre nous. Potes ou ennemis.

Quand l'économie va mal, les échanges diminuent, quand elle va bien les échanges augmentent, mais le pire -surtout quand on est pas auto suffisant- c'est quand les échanges disparaissent.

Tiens imagine, t'as comme dépense incompressible le blé. Pas le froment, le blé.

Et t'as les 5 plus gros fournisseurs mondiaux qui disent nop, t'en auras pas. 2 sont en conflit et sont soit sous déni de relation commerciales soit sous l'effet de la destruction de leurs infrastructures, l'un subit une crise d'émeute de la faim et refuse d'exporter, un autre se prend une sécheresse. C'est pas de chance. Mais cette année les échanges sur le marché du blé (dur) vont être sacrément réduits.

Vous pouvez invoquer le fiduciaire (fiduceo = j'ai confiance) ou votre crédit (credo = je croie) sur le marché du blé en disant que vous avez renoncé à cultiver du blé car on vous a dit que c'était une bonne idée, mais quand il y a plus de blé, y'a pu de blé. Et le blé, c'est pas impossible, mais dur à substituer. Surtout en récession quand investir (au moment où l'on en a le plus besoin) devient le plus dur (car en récession le prêt devient plus dur à obtenir).

Donc, la Chine, la Russie la Biélorussie qui arrêtait l'export d'engrais c'était chaud. Mais là on a le blé, la moutarde, la brame d'acier, le tournesol, l'huile de palme dans les tuyaux des produits qui deviennent à terme quasi absent des marchés.

Je ne dis pas trop cher, je dis que moult produits deviennent présent en quantité homéopathique sur les marchés. Genre Michelin qui ne peut plus produire de pneu et est à l'arrêt car il arrive pas à trouver de noir de carbone.

Bref, je ne dis pas que la mondialisation est absolument un mauvaise dogme, je dis que relativement à la situation actuelle qui est pour le moins incertaine c'est plutôt pas la meilleure idée.

Notre croyance dans l'existence d'un marché où les autres vont échanger des produits qui leurs sont potentiellement vitaux pour éviter les instabilités est un dogme, une superstition, une croyance.

Prenons le cas de l'Inde ou plus récemment du Sri Lanka un pays un poil corrompu qui traverse mouvements sociaux pour la récolte du thé et émeutes de la faim. Si, ils exportent et ont des troubles, ils ne peuvent plus exporter d'autres biens (thé, cortisone, riz) et la crise s'aggrave, il est donc dans l'intérêt des marchés que les pays n'exportent pas, mais d'autres de nos fournisseurs (maghreb) ont besoin de blé. Si le marché devient déficient pour d'autres, surtout pour des ressources importantes dures à substituer alors, le marché peut aussi disparaître pour d'autres ressources.

Le marché est très fonctionnel quand il s'agit de gérer les excédents globaux, mais il marche moins bien pour allouer la ressource en cas de pénurie. Si on laisse les riches faire pendant une pénurie : ils achètent la quantité dispo sur le marché et usent de la rareté pour faire des profits. Un peu comme avec les tickets de concert pour un festival. Si on leur fait une remarque ils diront c'est immoral mais pas illégal, et si c'est pas moi qui le fait ce sera un autre. On aura aussi un couplet sur l'investissement nécessaire (mythonné aux petits oignons) que la spéculation prétend faire.

Cela revient à créer une situation mondiale généré par le marché où seul le plus fortuné a le droit de vivre.

Ça passe peut être dans certains pays comme en Europe ou Amérique du Nord, mais, ça passe moins bien dans d'autres cultures. Même si l'Inde refuse de vendre son blé sur le marché global elle est en discussion avec des pays dépendant directement du blé comme l'Égypte pour lui vendre du blé en direct sans l'intermédiation du marché.

Et l'Europe, la Russie, les Yankees sont en train de hurler que c'est pas bien.

Ben vi, l'Inde est en train d'établir un précédent mondial en établissant qu'elle pense pouvoir gérer mieux que les « marchés » l'exportation de ses ressources et se met au commerce par accords de gré à gré sans passer par les plateformes européennes/américaines/asiatiques.

Donc voilà, NOTRE économie existe que tant que NOTRE argent a cours. L'économie peut tout à fait se réorganiser sans nous. Du point de vue du reste du monde l'économe peut exister sans nous.

La Russie peut décider de refuser de nous vendre des matières premières (ce qu'elle fait depuis un an pour les engrais, de même que la chine). Certains de nos partenaires comme l'Algérie pourrait tout à fait arrêter de nous fournir du gaz en échange de blé dur... Et la Russie toujours nationalise les actifs, usines, infrastructure que les entreprises occidentales ont laissé sur place depuis l'embargo économique.

Ce à quoi on pourrait assister est la disparition de l'âge d'or de la financiarisation de tout les marchés. Le fait qu'il va falloir négocier les ressources non sur les marchés avec des traders mais avec des diplomates qui négocient avec des états réaffirmant leur primauté sur le contrôle de leurs ressources et de leurs productions. Il n'y a pas besoin d'être communistes pour avoir une économie dirigiste. Les époques féodales européennes et asiatiques sont des exemples de dirigismes économiques.

Rappelons que le méa culpa colonial occidental est inexistant, et que les conflits mondiaux ont résulté dans les colonies dans des famines et épidémies meurtrières qui en Inde, en Afrique, en Asie ont fait des millions de morts. Autant voir plus que les chambres à gaz, mais on ne parle pas de ces crimes de guerre car c'était des pauvres et selon la logique coloniale des êtres inférieurs. La 2é guerre mondiale a fait entre 2 et 3 millions de mort au vietnam, la famine de 1943 au Bengale 4 millions, si on ajoute la Chine, l'Afrique ... on dépasse la pile de cadavre de la Shoa. Mais devoir de mémoire obligent, on oublie ces morts, car l'étalon de la mémoire est celle du tas d'or réel ou supposé des victimes, et puis c'est la guerre. C'est pas de chance.

Mais, c'est un peu resté dans leur mémoire, l'histoire de LEURS civilisations, vous-voyez ? Et ces pays savent comment nous arbitrons toujours en notre faveur et celle de nos plus fortunés quand les temps sont durs.

La timide réaction des pays non alignés au conflit ukrainien a été le fait de la défiance. Les pays africains ont clairement dit qu'ils se défiaient des puissances occidentales. Dès le début, ces pays souvent consommateurs de blé dur ont bien vu que le conflit russo ukrainien sentait les émeutes de la faim pour eux, ils ont constaté le traitement raciste du statut de réfugié, et ne voient pas forcément les guerres comme des évènements glorieux avec des gentils contre des méchants.

Ce que tout le monde voit, c'est que la colonisation est 300 ans de guerres globales par les européens a vidé les sols occidentaux et de leurs dominions de ressources et minerais. De plus, comme tout empire, les occidentaux favorisent le négoce à la production, car c'est dans la logique d'optimisation économique d'un empire de spécialiser les production des régions. Ça permet des économies d'échelle qui rendent celui qui contrôle le marché plus à même de faire des bénéfices. C'est notre modèle économique civilisationnel : celui d'un modèle d'empire avec une union douanière.

De plus, un truc que vous avez oublié c'est qu'avec la récession vient : les guerres monétaires.

Quand l'inflation augmente, les salaires augmentent, les épargnes fondent, mais surtout la monnaie se dévalorise comparées aux monnaies des pays avec moins d'inflations. Plus l'inflation augmente, moins pour 1€ constant vous ne pouvez acheter de ressources ou matières premières. Le jeu est donc pour les banques centrales de dévaluer le plus tard possible, le moins possible. Ceci au détriment du pouvoir d'achat des modestes et de leurs épargnes.

Ce qui est un bon calcul, si tu es avec la monnaie la plus forte, peu importe que le marché tangue, si ton pouvoir d'achat augmente comparativement aux autres, tu peux toujours acheter plus. Ça marche si le peuple est pas déjà en situation critique financièrement comme dans moult pays du monde (amériques du sud, sous continent indien, afrique du nord, une partie de l'asie du sud est) où la dévalorisation a déjà démarré pour permettre aux économies nationales de respirer. Mais le problème, c'est que ces pays ne peuvent dès lors plus faire face aux émeutes de la faim en s'approvisionnant sur les marchés. C'est par anticipation que contrairement au dogme économique du 0 stock des pays comme l'Égypte font des stocks. Ils ont 8 mois de stocks en produits alimentaires qu'ils viennent de compléter en achetant en direct 500 000T de blé à l'Inde. Quand on est pauvre et qu'on anticipe l'inflation ou la pénurie : on fait des stocks.

Donc, un élément important des marchés, c'est qu'on fait appel aux marchés tant qu'il y a stabilité, car là on peut faire ses courses un peu à l'avance. Seulement, que ce soit en Inde, au Canada, en Afrique, en Eurasie ou Afrique, les conditions météos rendent incertaines le futur des récoltes, ce qui fait que les réassureurs donc les assureurs commencent à paniquer. Le risque à cultiver est en train d'augmenter, et même assuré si l'assurance ne couvre pas (cause inflation) le dégât d'une perte de récolte ou de cheptel, alors les gens ne peuvent plus s'assurer. Si l'assurance coûte trop chère elle dissuade les comportements prudents soutenables, et participe par sa croissance à l'inflation (non productive). L'agriculture pourrait devenir une activité trop risquée économiquement à terme pour être pratiquée économiquement. Lol.

Notre économie pourrait s'effondrer avec notre civilisation hédonienne qui comme une cigale préfère chanter tout l'été sa beauté supérieure que se préparer aux impacts d'une pandémie, du dérèglement climatique, d'une possible multi-polarisation du monde des échanges qui passerait non plus prioritairement par les marchés, mais par des contrats de gré à gré d'état à état où le diplomatique compte autant que le prix. Dans un tel contexte, sans usines de transformations, sans matières premières, avec des titres de propriétés dans des pays étrangers qui n'hésitent plus à saisir les propriétés étrangères, avec les séries de décisions égoïstes du bloc occidental (comme le refus d'ouvrir la propriété intellectuelle sur les vaccins COVID), il est possible qu'un bloc de pays non alignés voit le jour qui décide de nous écarter de leurs échanges commerciaux.

Non par haine de l'occident, mais par nécessité de survie, pour pouvoir continuer à nourrir les populations et leurs permettre de vivre. Un choix que l'occident ne souhaite pas faire. La misère, la mort de ses populations vulnérables l'indiffère. Dans ce contexte, il est possible que de nouvelles alliances économiques et diplomatiques se lient et que les mécanismes de commerce international et d'arbitrage qui sont une relique coloniale puissent disparaître car ne répondant plus au besoin d'acheteurs dont l'intérêt est d'éviter spéculation, et manipulation des cours par des acteurs nationaux du G20/G7.

Qui plus est après 2 ans de hoquet des chaînes logistiques, des pénuries alimentaires visibles partout dans le monde, des millions de morts du COVID souvent par manque de vaccins les gens ont ils encore confiance (fiduceo) croient-ils (crédit) encore dans la capacité des marchés à répondre aux défis actuels ?

Du point de vue occidentale sûrement, mais mettez vous à la place de l'Inde, la Chine, l'Afrique, l'Asie du Sud, l'Amérique du Sud ... bref de 70% de la population mondiale et de leurs dirigeants dont l'Occident dépend pour rester riche. Vous croyez pas qu'ils sont en train de ce dire qu'ils peuvent faire mieux que le marché en négociant entre vrais producteurs et vrais consommateurs sans intermédiaires ? Dans un monde pareil, la valeur des monnaies deviendrait de fait indexée primairement sur les ressources minières, arboricoles énergétiques et alimentaires, ce qui est étonnamment une suggestion de la Chine concernant la création d'un nouvel ordre monétaire basée sur les ressources. Dans un monde pareil, une zone géographique vidées de ses ressources par un passé ultra belliqueux va avoir une monnaie qui vaut pas tripette. Et uniquement parce qu'on a créé l'arnaque de la propriété intellectuelle avons nous encore des actifs négociables dont nous avons perdus les ouvriers pour produire et opérer ce que couvrent ses brevets.

En conclusion, le montant de votre compte en banque, les peurs quand la bourse monte ou descend, votre patrimoine ne sont plus vraiment important quand le reste de la communauté ne veut plus échanger avec vous. Et c'est un risque réel et raisonnable de dire que c'est un futur possible à terme de 30 ans au fur et à mesure que les crises perdurent et que l'occident refuse la solidarité mondiale sur des enjeux qui menacent le vie de milliards soit par la maladie, la guerre, la famine, le climat ou la misère... L'occident devrait douter de sa croyance dans le fait que l'Humanité est fondamentalement mauvaise et souhaite la mort de l'autre. L'Occident devrait douter du fait qu'il inspire encore crainte et respect. Nous sommes peut être comme Spartes et Athènes, Rome ou Constantinople à la veille de se voir contourner dans les échanges mondiaux. Ce qui techniquement est la marque de la chute d'une civilisation.

Je ne suis pas sûr que nous manqueront à grand monde, sauf peut être à quelques riches touristes qui de toute façon verront avec plaisir et gourmandise l'offre du tourisme sexuel s'enrichir quand la civilisation se pète la gueule.