Des fois j'ai envie d'écrire une nouvelle.

Ce serait des nouvelles absurdes. Pour rendre hommage à la beauté du monde réel qui est absurde.

Genre, je croise depuis des années les mêmes gens qui traversent le même feu rouge que moi.

Depuis les premiers mois j'ai noté que quand t'appuyais sur le bouton au moment le pire (juste après un déclenchement de feu), tu attendais le même temps que si tu ne fais rien.

La conclusion est simple : le bouton d'appel est connecté à un dispositif de déclenchement de feu factice qui se remet à 0 chaque passage au rouge des feux. Faisait confondre à l'utilisateur du bouton corrélation et causation. Le signal de succès de son appel n'est pas lié à son action, mais au passage normal des cycles vert/rouge.

Tout les jours je vois ça. Parfois je moque, parfois j'informe, mais rien ne change.

Ce monde est content de son absurdité, ravi, enchanté. Ça rappelle une conte taoïste.

Il était une fois un sage qui grâce à son sens de l'observation et sa logique poussée en était quasi clairvoyant. Un jour il entrevit qu'une catastrophe arriverait dépassant son entendement pour lequel il ne voyait d'autres solutions pour la gérer que de l'éviter : une pluie dorée allait arriver qui allait rendre tout le monde crétin des Alpes finis à la pisse bercés trop près du mur.

Il avertit tout le village en courant dans sa toge blanche -marquant son absence de besoin de lui même pratiquer une activité physique qui meulait le corps des villageois- pour leur dire : wesh wesh le grand reset arrive.

Et la pluie dorée arriva, elle était belle si belle ... que j'ôtas mes vêtements et me joins à la foule pour prendre part à ce grand moment de débilité profonde et depuis nous vécûmes heureux à faire la fête tout le temps pendant que le sage pleurait dans son coin que le monde était devenu terrible pour lui que nous n'écoutions plus. 

 

La morale de ce conte pour moi est qu'il est impossible de discerner les sages des idiots. Et donc, contrairement à Socrates qui est sage car il sait qu'il ne sait rien, je suis sage car je suis certain d'être un idiot, et tout sage étant indissociable d'un idiot, je suis dès lors indissociable d'un sage. Ce qui garantit que je suis du point de vue ce celui qui décrète la sagesse visiblement sage. Cependant, je garantis que ce ne serait pas sage de me nommer sage car je reste un idiot.

Les souvenirs qui reviennent des feux de cheminées

Avec l'anticipation de la crise hivernale dans un mouvement étonnant dont la société a le secret, ceux qui hier firent arrêter les dernières cheminées en ville sont ceux qui les rallument en premier.


Dans les années 70, la ville où j'ai grandi se faisait traitée de ville de province car
  • on y avait des vendeurs d'animaux ... pour l'élevage au marché
  • les gens élevaient encore des animaux en ville ...
  • et çà chauffait encore au bois ... dans les quartiers pôvres
Mais voyez-vous le même gars qui il y a 50 ans demandait au nom de la modernité que l'on arrête une pratique polluante qui menaçait la planète est aujourd'hui celui qui brandit le badge du retour à la Nature et aux circuits courts pour allummer son feu. En fait, à croire que la seule mesure de l'usage raisonnable en ville c'est le bon bourgeois.

Ceci étant dit, l'odeur du feu dans les cheminée, j'ai grandi avec et elle est parfois plaisante, parfois déplaisante. Les charbons (lignites et coke) n'ont pas la même odeurs que les essences naturelles, ni les bois de chantiers, de cagettes, et même les essences naturelles ne se valent pas toutes.

Genre, quand je vais visiter ma belle famille, leur région chauffe à la tourbe, reconnaissable à son ordeur lourde et souffrée que l'on retrouve dans les montagnes par chez eux. Normale, leur région est encore aujourd'hui une région de mines de charbons.

J'ai grandi dans une région tempérée où l'arbre à feuille caduque domine : je ne saurais pas décrire son odeur car c'est comme dira toute personne habituée à une odeur : c'est l'odeur normale, celle que par définition on oublie.

Par contre tu vas genre dans le jura (le pays des sapins garous), et bien tu peux pas louper l'odeur de résineux dans l'air quand quelqu'un fait un feu de cheminée. Son odeur un peu acide caractéristique de pin.

Vous allez me demandez, émigrés du Vexin en pays Toulousain quelle est donc l'odeur du feu de cheminée à Toulouse ?

Je dirais charge de CRS quand les gazs lycrimo commencent à se dissiper...

Les mecs ont clairement eu la brillante idée d'épargner sur le gaz cet été, ont coupé le bois l'ont entreprosé depuis lors, et le ressortent maintenant.

Le bois humide, en cheminée, mais ça te fait pleurer les yeux dans un rayon de 50m.

Je suis content que l'odeur du feu de cheminée revienne, mais je suis impatient que les gens se souviennent -apparemment ça va être à la dure- de comment bien le faire. Sécher le bois au moins deux putains d'années spèces de maringouins de néo ruraux urbains, (donc son entreposage et parfois son vol), ramonage, quand on le taille de ne pas utiliser les lieux publiques comme chantiers où l'on laisse trainer des trucs pointus ... bref, ce rétro-progrès qui ramène des souvenirs d'enfance agréables de camps de scouts, amène aussi son lot de "le progrès c'était pas si mal".

D'ailleurs je vais conclure sur ce qui ne manque pas en terme d'odeur de combustion : l'essence avec plomb.

Ayant le nez sensible, j'avais des croutes de sang qui se formaient dans le nez et n'attendaient qu'une excuse pour me vomir des torrents de sang dans les moments les plus malaisants possibles.

PS : Même dans les années 80 à CERGY tu avais encore des bicoques avec les toilettes au fond du jardin et la maison non raccordée au tout à l'égoût.