Survivre à la famine à venir quand y'a pu de marché

L'état du monde et la réalité physique ainsi qu'économique sont durs. Surtout quand des acteurs décident de ne plus échanger leurs ressources alimtenaires (Chine, Inde, Russie, Indonésie = 25% de la population mondiale).

Notre passé coloniale à entraîné une hyper spécialisation agraire rationnelle mondiale des productions. Pourquoi ? Quand le transport coûte pas cher, cela coûte plus en ressource de maintenir la diversité (et ça permet l'industrialisation basé sur l'emploi d'ouvriers non qualifiés permettant de diminuer les coûts et de diminuer la production locale).

Je ne juge pas le colonialisme ici, on va dire que c'est « rationnel » quand tout les pays ne font qu'un, que le marché marche, les transports transportent et que les consommateurs consomment. L'Union Douanière du Saint Empire Germain ressuscitée (et moults autres empires).

Mais, Anne ma sœur âne, que ne vois tu la poudre qui poudroie ?

Bon, là l'Inde et le Canada viennent de se prendre un phénomène nouveau, probablement lié au changement climatique : des sécheresses éclairs « sèches cheveux ». De l'air surchauffé, sec qui passe dans les récoltes et les nique en un claquement de doigt.
Bon, on va dire qu'heureusement les assurances sont là pour que l'année prochaine nos agriculteurs cultivent même si ils perdent leur récolte (enfin, les assureurs des assureurs (les ré-assureurs) préviennent que bientôt le risque climatique va être impossible à couvrir).

Donc en premier on a une augmentation systémique des risques de perte de récolte en amplitude et en fréquence. Ça sent pas bon, surtout quand l'assurance chouine sur le sujet. (Les assureurs aimeraient bien faire classer l'effet de l'activité humaine sur le climat en catastrophe « naturelle » (donc non couverte par les assurances)).

Ensuite, il y a un conflit. Le conflit qui dure montre que l'on est parti comme pour toute les guerres éclaires qui sont sensées durées 2 semaines en un truc qui dure à minima un an (les militaires sont pires que les informaticiens pour mal estimer leurs dates de livraison, et pourtant ils restent en poste depuis des générations, va comprendre charles)

Il y a la partie chiante : la guerre dans 2 pays gangrenés par la mafia et la corruption qui voient une opportunité de business. Ils ont des otages (blés, matières premières, engrais, combustibles) et les négocient face à l'ordre établi un changement rapport de force avec l'occident.
La russie veut être payée en rouble, l'ukraine en profite pour négocier des prêts avantageux sur les marchés malgré une note des agences de notations assez basse (B- == va avoir du mal à rembourser). Et pendant ce temps, blé, engrais, matière première ne circulent plus.

Et les pays non alignés (hors G7) commencent à trouver que l'ordre actuel méritent effectivement d'être questionné dans sa répartition de la valeur et des vaccins COVID qu'ils ont toujours pas digéré.

Donc, je dis pas qu'il y a un vent de changement géo-politique que je saisis totalement, je dis que je ne vois pas le futur, mais on sent qu'il prend la tangente avec le présent et qu'on est pas garanti rester dans les 6 grandes puissances économiques avec 2.3% de la population longtemps.

Ça fait quand même depuis un an que la Chine et la Russie bloquent leurs exportations d'engrais, et que l'Inde subventionne les engrais pour 1.4 milliards d'individus. Alors évidemment, si ils exportent du blé aux engrais subventionnés, l'Inde qui est proche d'une crise économique va peut être voir la richesse de ses riches agriculteurs croître, mais elle va perdre l'énorme différence en terme de subvention (mutualisation des risques, privatisation des gains) qui entraînera une indisponibilité sur le marché local (c'est déjà en cours)).

Le plus important sur les engrais c'est la part que cela représente dans le coût des céréales.

Les engrais à eux seuls c'est 1/5é du coût.

 At $1,000 per ton, the average retail price of urea declined slightly from last month. The nitrogen fertilizer is still 94% more expensive than at this time last year. (DTN chart)

 Un coût qui a fait fois trois en 1 ans.

Alors je décompose pour 100 unités produite à un cout unitaire l'évolution :

Avant 5 ( 4 + 16 ) = 100, après 5 ( 4 x 3 + 16 ) = 140 (en hypothèse sans inflation) soit 40%

Le lait, la viande sont en rendement moindre que manger les céréales, donc l'augmentation attendue pour la viande et le lait sont significativement supérieure à 40%.

La bonne nouvelle c'est que vous pouvez couper sur la viande, la mauvaise c'est que la carence protéiniques s'installe vite et est beaucoup plus dangereuse pour le corps que la carence calorique.

Donc avec des salaires gelés depuis 20 ans, il va falloir arbitrer entre ressembler à un squelette fonctionnel ou un obèse carencé en muscle qui va pas vivre longtemps.


Climat, guerre, crise économique, tout ça c'est transitoire ?

Pas sûr, les emmerdes volent rafale.

Voyez vous, le plus gros fournisseurs d'engins agricoles (8% du marché) John Deere a décidé de faire un modèle de profit à la apple : des trucs hyper high tech, connectés, blindés de puces, irréparables. Aussi, John Deere paie mal ses employés donc john deere a des grèves. Donc, ça crée des perturbations dans le marché des équipements et de l'exploitation agricole (sur fond d'une crise logistique présente depuis 2 ans et demi à cause du COVID). Un tracteur irréparable qui dépend du cloud pour démarrer quand la maison mère fait faillite, ça marche tout de suite beaucoup moins bien.

La presse a été très discrète sur le fait que nos œufs « issus du plein air » sont enfermés depuis 9 mois à cause d'une épidémie animale de grippe aviaire costaud transportée par les oiseaux sauvages (durs à contrôler).

Je vous passe le fait que nous stressons les terres avec une mauvaise gestion de l'eau pour permettre à nos agriculteurs de faire des profits et que l'eau ça devient un sujet pour arriver à la partie amusante (aussi amusante que 9 millions de morts) : peut-on survivre à une famine mondiale ?

Ben vi, substitutions, agilité, main invisible du marchés, peu importe que l'on doive manger du manioc, du riz ou du topinambour, le marché assurera l'approvisionnement et le transport de la nourriture de manière optimale ?

Lol, vous y croyez ?

T'as plus un radis le rôti dominical vaut une semaine de salaire, tu vas pas acheter le rôti, et si ton éleveur fait faillite, ça va faire du manque à produire l'année suivante, et c'est pas en 2 ans que tu convertis une exploitation.

Vous voyez-tu le monde est en gros chaos économique qui risque de détruire au niveau macro et micro la capacité de production. Les sociétés cotées en bourse qui ont des positions dominantes sur les marchés sont dans la panade, les marchés sont soit en bulle et divertissent les ressources à investir vers le gain immédiat non productifs (le luxe, les dividendes), soit se préparent à une crise de solvabilité soit des consommateurs, soit des producteurs (=> faillite des entreprises).

Sans argent, comment investir, embaucher, maintenir ? Sans engrais, machines agricoles, infra de transport, comment produire ? Que ce soit une crise des marchés par l'offre ou la demande, les 2 puent la merde. Un peu comme quand il y a une guerre.

Mais bon, le marché va nous sauver, le deus ex machina du progrès va descendre sur terre comme le processus Haber ?

Lol, non.

Avec les taux d'intérêts qui montent, la planche à billet pour riche qui s'arrête, le marché action n'est plus intéressant. Toutes les entreprises cotées ont vécu comme des cigales car leurs actions leurs permettaient de vivre en faisant des emprunts accotés à leur valeur boursière. Le management, notamment financier va coller moult entreprises qui SAVENT et PEUVENT produire en faillite. Et on peut pas les sauver. Parce que la culture d'entreprise change plus lentement que le monde évolue. L'éducation ça met des décennies à adapter sa sélection au mérite à la réalité existante. Là on forme du golden boy cocaïné modèle années 90 qui se baigne dans des baignoires de champagne (tom cruise) à diriger des entreprises dans un contexte de rareté des ressources et des fonds. On aurait plus besoin de profils amishs moi je dis.

Donc, on coupe les vannes de la R&D (qui est coûteuse pour être concurrentielle). De plus nos minerais sont au taquet car pic de Hubert ou pas, le coût des carburants qui augmente renchéris le coût un peu du transport, beaucoup de l'extraction. Donc, investir dans une usine qui produit en transformant de la matière première ou faisant croître des plantes devient chaud et risqué, et on sait pas (plus) produire des tracteurs, moissonneuses batteuses, foreuses, ordinateurs, vraquier en bois.

Je connais pas le futur. La crise pourrait être transitoire. Mon estimation canonique pour le futur est toujours tu prends là où tu es, tu regardes d'où tu viens, et tu dis arbitrairement que le futur c'est une fois en durée le passé.

On a mangé 2 ans et demi de crise (qui n'est pas fini) qui est amortie par des stocks de devises et biens qui vont finir par se tarir. Moi je vois cette crise durer encore 2 ans et demi.

 

Retour dans le passé : la plus grande famine mondiale moderne a eu lieue ~ 1942 et 1943. 9 Millions sont morts alors que le blé, le riz, les patates étaient là.

1.5 Millions au Vietnam que la France avait laissé au soin du Japon tout en collaborant militairement activement contre les alliés dans le Pacifique.

2.4 Millions en Chine, 2M en URSS, 2M en Inde, 500K en Europe ... Plus que la Shoah, mais comme la famine a moins touché les riches, on en cause pas dans les livres qui ne parlent jamais que des grands hommes.

Il y a une condition supplémentaire pour avoir accès à la nourriture : que la nourriture soit transportée.

La spécialisation agraire, par exemple n'est rentable que tant que le prix du gaz/transport est faible, voir simplement que le transport est possible.

Au Bengale en 1943, la crise a été une crise de transport. Le blé, le riz était là pas loin, on a juste oublié de le transporter car le gouverneur général colonial avait oublié. Ooops, lol, un million de mort pour avoir oublié un petit détail dont l'histoire s'en fout car c'était juste du pauvre.

En France dès l'occupation les rations journalières accordées par l'occupant était de 1200 (1940) à 1000 calories (1941). Je vous affranchit on a besoin d'a minima 1800 calories journalières pour ne rien perdre.

Genre, la guerre, c'est pas trop non plus propice aux affaires. Donc comment la france a-t'elle fait pour survivre (sachant que c'est 50% des besoins journaliers) ?

Grâce aux beaufs (BOF (Beurre Œuf Fromage renommés Beauf (comme beau frère) par Cabu). Ces profiteurs de la guerre (certains de vrais sales profiteurs) qui ont maintenu un marché noir.

La haine du BOF est un peu la haine du nouveau riche qui a réussi quand ça énerve la bourgeoisie qui elle avait émigrée sous des cieux plus calmes (Suisse, USA, amérique du sud...).

Ok, il y a eu du profit de fait. Mais passer une ration alimentaire sans morts de faim pour une grosse population de 1000 à 2000 calories par jour (en ville), protéines comprises sachant que c'était une activité de la production à la livraison illégale, ça demande de l'organisation.

Ça demande déjà de ne pas surfavoriser certaines couches de la population (genre les riches) au détriment des pauvres, ça demande de la résilience, des réseaux, de la confiance, des complicités larges.

Un marché noir c'est pas qu'un BOF, c'est aussi des citoyens qui ont leur poules et leurs clapiers qui vendent leur surplus au BOF, c'est un milicien un douanier qui pour nourrir sa famille ferme les yeux sur un commerce qu'il sait illégal, c'est un chauffeur de transport en commun qui prend des paquets et enveloppe de la campagne pour le livrer en ville sans poser de questions, c'est un consommateur qui ne va pas se plaindre à l'administration, des truands qui évitent de dévaliser ceux qui les nourrissent. 

C'est toute une société qui s'adapte et hausse les épaules face à une société formellement défaillante et qui l'ignore.

La survie de notre société ne passe pas par des communautés isolées de rambo de films de zombies ou survivalistes où l'Homme est un loup garou pour l'Homme, mais bien au retour à une société ou production, commerce, transport se relocalisent.

Il y aura peut être un tabou nécessaire à faire péter : celui de la propriété privée. Quand une terre est vide, même pas en jachère, mal entretenue, on devrait avoir le droit de l'exploiter si on la maintient en production et qu'on écoule localement ce qui permet la subsistance.

Voilà, notre survie va passer par l'espoir que dans notre mémoire collective se souviennent de comment organiser un marché noir plus efficient que le légal, le temps de préparer la société aux changements que nos pachydermesques structures de pouvoirs que des années d'abus ont transformé en système d'incompétence décadente basé sur népotisme, la corruption et le copinage sont incapables de prendre en compte le temps que les parasites tombent d'eux mêmes.

Je propose qu'on se repose sur le réseau déjà présent de dealeurs des cités qui ont fait leurs preuves depuis des décennies.

Wesh, wesh, t'as une livre de lard ?

Il est fumé, c'est de la bombe ! 5€ !

Yo, tu me sauves la vie cousin.

Et de votre coté, peut être que face à la pénurie de moutarde vous savez encore préparer les moutardes à l'alliaire commune, l'ail des ours, des pesto à la cébettes, avez un poulailler, savez brasser à 1.2€/l du vin ...

Peut être que vous serez accueilli pour vendre les produits : wesh, paraît que t'as de la moutarde à l'alliaire, tu me fais le pot à combien ? 4€, c'est trop cher frère, remarques, lol, y'a plus de moutarde en magasin, à 6€ si le goût est bon, ça va bien se vendre. Deale, t'es mon fournisseur. Dis, il paraît que tu fais le pain à 4€/kg et qu'il se conserve 3jours contre celui du boulanger qui coûte 4.5 et se conserve un jour. Je crois qu'on a un marché, on teste tu me fais une série de 3 les dimanches pour commencer ?

 

Bref, quand nos dirigeants sont cons, on est pas obligé de se laisser mourir comme des moutons, et on peut toujours s'adapter.

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