Basé sur une vision conservatrice élitiste basée sur la reproduction sociale, l'ère Edo marque d'une part la fermeture aux progrès du monde extérieur, mais aussi aux cris de souffrance l'intérieur de la société méritocratique japonaise.
Elle est l'uchronie libérale qui fonde la dynastie économique par le mérite des ancêtres qu'ils soient marchands, artisans, samourais ou paysans (en dehors de ces 4 castes privilégiées point de salut). Une féodalité croisée entre différents corps qui ont une fidélité aux corps et aux traditions. Au point qu'en période de famine on refuse d'adopter des techniques occidentales d'engraissage des terres qui pourrait sauver le peuple de la famine.
La noble tradition du suzerain à protéger son peuple rendait tabou ce qui aurait pu l'aider à le sauver.
C'est ainsi que la famine, et le perte de capacité économique qui s'ensuivit ont complètement sapé le shogunat qui a dû se battre avec des sabres tellement il était conservateur contre des fusils.
A la fin ils ont perdu.
Les shoguns, les mecs ils étaient comme les méchants d'un film qui se rase le matin, voit la famine de son peuple, voit qu'il y a des solutions, mais préfère qu'il crève. Alors que c'est "sa richesse".
En 1824, Fourier, un pape de la thermodynamique, il en parle de l'effet de serre d'origine humaine en 1824. C'est de la thermo, on peut prévoir les impacts.
C'est bêbêtte la thermo, même un ingénieur X/ponts/centrale/normale il comprend la thermodynamique : les échanges de chaleurs.
T'imagines, t'es comme le shogun de l'ère Edo, t'as formé la meilleure bureaucratie du monde pour imposer ton pouvoir. Basé sur le fait d'avoir des administrateurs super méritant et intelligents.
Qui te remontent dûment la famine et les progrès du monde extérieur. Tout le monde est conscient du drame qui se joue. Mais ils s'en foutent.
Ils sont tout concentrés sur leurs luttes de pouvoir qui ruinent leur pays.
Plutôt faire la guerre avec mon voisin que s'attarder à régler les problèmes de famines.
Les conséquences du réchauffement climatique elles apparaissent gentiment mais sans dénégations possibles dans l'augmentation des aléas non assurables.
C'est une mesure con, mais efficace. Les compagnies de réassurance sont de plus en plus frileuses à assurer par exemple les festivaux pour les aléas climatiques.
Ils sont de moins en moins prévisibles à l'avance quand ils sont extrêmes et ils augmentent en fréquence.
Pas de beaucoup, mais ils font apparaître "le cas le pire" plus souvent qu'avant.
L'assurance des agriculteurs aussi augmente : ils sont de plus en plus endettés donc vulnérables et de plus en plus souvent soumis à l'aléas (c'est un peu lié, lol).
Le taux de sucre dans le vin qui est contrôlé depuis au moins de XIXé siècle en france augmente à des taux énormes. On est français : on sait que pour avoir plus de sucre, faut que ça chauffe plus.
Bref, t'as même pas besoin du GIEC pour être éco anxieux, tu lis juste les clauses des contrats d'assurance d'exclusion de remboursement qui se mettent à apparaître comme des primeverts au printemps quand le climat est concerné.
Tu sais, j'ai peut être pas confiance dans les scientifiques, mais j'ai confiance dans les banquiers. Ils sont peut être des pourris, mais ils savent évaluer les risques. Je serais pas étonné qu'ils partagent des bureaux avec les bookmakers.
Quelque part, nous occidentaux seraient analogues au shogunat avec à la fois une centralisation bureaucratique du pouvoir et des systèmes de castes basés sur des corporations des marchands, de force de l'ordre, de patrons et d'héritiers.
Une bureaucratie qui voit, écrit ce qu'elle voit, les yeux dans le vide comme l'élite de l'ère Edo commente apathique sa propre fin dans une tradition absurde propre aux bureaucraties faisant l'autopsie pre-mortem de sa propre mort et recueillant méticuleusement les preuves...
Il y a quelque chose de romantique dans l'ère Edo qui commente sa propre fin pour respecter une tradition qui la condamne. Authentique comme un quatrain clamé sous les cerisiers en fleurs (oui, oui, il y a de l'ironie).
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