Tout est vrai.
Cette histoire m'est arrivée à Montréal, et ce nazi avec un croix gammée tatouée sur l'épaule a bien survécu à notre recontre qui a bien failli dégénérer.
Alors, il faut réaliser que je ne suis pas un saint. Mes années de boxe m'ont jamais vraiment aidée en combat de rue, et j'ai plus souvent terminé étalé par terre que debout. Certes ! Mais j'ai un talent inné pour provoquer des bastons, qu'il m'est arrivé de vraiment mettre en oeuvre afin de rafler la blonde d'un gros lourd.
Donc méfiez vous des apparences, oui, je suis un freluquet, mais du genre planqué derrière les gros durs qu'il agite. La teigne ascendant fourbe.
Donc, j'étais un peu en haut du quartier latin, dans un rad québéquiste pur jus, en train de siroter une bière quand j'ai vu rentrer un mec un peu petit, avec de la barbe de canadien et une croix gammée sur l'épaule.
Ça m'a surpris.
Je me suis dit, tiens, ça pourrait être un nazi.
J'ai ce filtre entre le cerveau et la bouche qui parfois oublie de fonctionner.
Donc en même temps que je me suis, je m'ai dit tout pareil.
Le mec, bonhomme s'est retourné un peu surpris par cette entame de conversation s'est retourné et à dit : oui. Genre : c'est évident, non ?
Mais sympa, j'ai aimé le style, et j'ai continué dans le small talk qui va bien après une telle ouverture tout en me disant et en pensant à la fermer : mec ton truc toi c'est déclencher l'embrouille, et comme tout le monde le sait, au quartier latin c'est en majorité antifa (hahahah bilingue et sarcastique en titi parisien et jouale de montréal).
Je fais monter la sauce, car quand même, pour une fois, ce bar était peuplé de beaux gabarits, genre carrure BTP sous stéroïdes.
Donc, revenons à la discussion, j'ai fait ce que tout le monde fait dans ces cas là : je lui ai demandé de m'expliquer ce qu'était le nazisme...
Je veux dire, je suis comme tout le monde dans ces cas, je veux confirmation sur la cible avant de déclencher le feu de Dieu.
Croix gammée, nazi, on sait jamais il peut toujours y avoir conclusion hâtive.
« Ben, j'aime bien le national socialisme me dit il » (atté, c'est un canadien, il manque de culture, il peut pas savoir) « le nazisme quoi ».
« Un truc où personne est pauvre, et chacun peut parler sa langue. »
À ce moment, où le pot s'estompait, un peu moins gelé, je me rendis compte que quand même c'était pas des habitués, et qu'il était pas seul en fait, et que j'étais en minorité, trolololol. Et je me demandais sans vouloir savoir si ses amis avaient l'air aussi sympa.
Mais, c'est dans ce genre d'instant que l'on se sent pousser des ailes. Je pense avoir jouer mon plus beau candide que j'ai jamais fait, pour ne pas attirer plus l'attention et continuer la conversation commencée de manière fort déroutante.
Et je lui ai poser des questions sur l'éducation, les hopitaux, les prisons, et le mec était pile poile comme un mec de gauche lambda.
Alors j'ai tenté ma chance sur le classique nationaliste.
Son nationalisme ressemblait à s'y méprendre au multiculturalisme que la suisse pratique dans ses cantons sans problèmes.
Et plutôt légaliste sans traitement de faveur.
J'ai regardé le bougre, j'ai regardé ses potes. Je m'ai souvenu de ce que je savais sur le nazisme, alors j'ai poussé sur l'antisémtisme et le racisme et ça lui disait pas trop ce genre de chose.
Écoutez m'ai je dit, déjà que je survis je vais pas pousser ma chance plus, mais boudu, ce nazi m'a pas l'air banal.
Et j'ai décalissé la queue entre mes jambes sans demander mon reste étant en situation de survie défavorable.
Et voilà, l'histoire de la fois où un nazi a survécu à notre rencontre.
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