[délire] La sociothermodynamique quantique

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La sociothermodynamique quantique

Texte délirant écrit sous l’influence de la douleur, du manque de sommeil, et d’opium à cause d’une névralgie bien enquiquinante, mais qui me paraît fun.

Quand je m’ennuie en tant qu’informaticien, j’aime modéliser, et pour que ce soit plus drôle j’aime en faire des simulations.

Mais, des fois, je rêve d’une théorie qui me permettrait de valider mes simulations et qui évidemment serait analogue à mes simulations pour faciliter le travail.

Mon premier projet python était une simulation où à chaque tour, par hasard je prend un agent, je lui fait prendre une décision en fonction de ce qu’il « sait », une variable globale peut être, l’état de l’autre agent avec lequel il interagit. J’appelle ça une transition.

Cette méthode dite de monté carlo est pratique car elle se rapproche de la thermodynamique sur la gestion du temps qui devient l’accident des accidents.

On appelle ça pompeusement une simulation multi agent ou chaque agent donné un vecteur d’état, a une fonction de transition (action) qui mute ou pas son état.

Une deuxième étape où je fais souvent intervenir le hasard est dans la transition. Quand il s’agit de choisir, j’intégre toujours en élément de hasard qui dans ma tête modélise notre absence de savoir, soit parce qu’on a foiré le modèle, soit parce que de l’erreur s’est introduite dans la mesure j’appelle ça la température.

C’est la différence entre exact et précis (je sais ce que je ne sais pas donc j’introduis du hasard à hauteur en amplitude de mon manque de savoir).

Après l’approche bottom up (on part de ce que je code pour aller au formalisme compatible qui m’arrange), faisons une approche bottom down.

Partons de la quantique pour aller vers la sociologie.

Appelons chaque chose qui donne une observation mesurable un observable.

Et prenons des dimensions liées à un vocabulaire partagé X.

Prenons un éxemple sociologique indéniable dans notre société c’est l’existence de pauvres et de riches.

Et intéressons nous à la Bible, non pas en tant que référence spirituelle, morale ou religieuse, mais en tant que référence littéraire connotée. En tant que propositions d’observable quantique. C’est de la bonne came qui laisse des avis tranchés bien pratiques pour une analyse différentielle.

Prenons une analyse de sentiment pour le mot riche ; dans la Bible être riche est-ce une bonne chose ?

En fait ça dépend. Et, je vais ouvrir le catéchisme de ma grand mère : la Bible est en deux parties.

Une avec un Dieu de colère, de violence (dont contre les femmes) masculiniste qui aime les Hommes plus fort (David), plus sages (Salomon), plus patriarches (Abraham) et leur donne le droit de piller, violer et tuer.

De l’autre un livre ou Dieu n’est présent que dans la parole d’un Jésus, pauvre, qui lui même est fils adoptif de Joseph (un woke donc), qui prêche la compréhension « sauf à l’égard des marchands du temples et des pharisiens qui profitent de la religion ».

Le coup de chauffe de Jésus contre les marchands du temple peut être vu comme anticlérical. Et ce qui détonne par rapport à son histoire est que c’est son seul moment de colère et qu’il n’exprime aucun regret.

Il est à noter que riches et hypocrites se recouvrent.

Mère grand m’disait : tu vois Jésus arrive sur terre pour racheter les pêchés d’une religion corrompue et devenue violente.

Ainsi on peut distinguer dans la bible deux observations possibles à partir de la richesse : soit le doigt de Dieu qui explique la réussite miraculeuse d’individu élus (méritocratie) de l’ancien testament, soit une dénonciation de l’exploitation de la masse pauvres par diverses populations supposées riches (il est un peu raciste Jésus) dans le nouveau testament.

Et, dans un principe qui est chère à la mécanique quantique on peut s’amuser à regarder si les opérateurs commutent en appliquant à une même situation d’abord l’application de règles de l’ancien testament, puis du nouveau et en inversant ensuite et si l’on garde les mêmes conclusions.

Prenons par exemple les opérateurs

  • A « Tu ne voleras point »
  • B « Dieu a donné la Nature à tout les Hommes »
  • C « les riches sont les élus »

En combinant B A C on obtient un résultat différent de C A B

B A C légitime la propriété privée. C A B enjoint les riches à ne pas voler les pauvres par le truchement de la propriété.

Yep, j’ai été le premier surpris en lisant Müntzer (le chef religieux qui s’est opposé à Luther jugé trop proches des tyrans pendant la guerre des pauvres) de trouver une justification appuyée par une démonstration appuyée sur la Bible d’un truc que je croyais Marxiste qui est : « la propriété c’est le vol ».

À partir du moment où les commandements de Moïse s’appliquent soit aux riches soit aux pauvres on a une vision sociale différente.

Il est à noter que les concepts bibliques montrent une ambiguïté. Ambiguïtés qui fait qu’il est dur pour des lecteurs de tirer une interprétation univoque du livre comme le prouve Müntzer qui fait dire à la Bible l’opposé de comment elle était interprétée à l’époque comme la justification de la tyrannie pareille au doigt de Dieu.

Actuellement, quand je dis que Jésus est pauvre, c’est uniquement parce qu’il les défend. Comment définit-on qui est pauvre qui est riche dans la Bible ? Pour moi c’est pauvre comme Job, celui qui subit l’injustice du riche, qui reste pieux malgré la peine.

Ce qui en terme d’observable est assez flou.

Alors prenons un observable moins flou : le rapport au cléricalisme et à la loi séculaire selon l’interprétation de la Bible selon 3 points de vue :

  • les catholiques ;
  • les luthériens ;
  • les anabaptistes.

Si on en croit un filtre interprosé au milieu (donc un 4é point de vue) qui s’appelle Engels alors on a 3 interprétations concernant 2 points en opposition :

  • le respect de la loi séculaire (que l’on dira du tyran) ;
  • le respect de l’ordre établi.

On définira le clergé comme « ceux qui se font du pognon sur la religion et qui fricote avec les tyrans. » autrement dit comme des opposants naturels au changement à l’Ordre Établi.

Évidemment vu d’Engels dans la guerre des pauvres : les cathos sont les réacs (ordre et loi inchangés), les luthériens les socs dems (on respecte la loi, mais on rêve de changer l’ordre établi) et les anabaptistes les révolutionnaires (ON RENVERSE LES TABLES DES MARCHANDS DU TEMPLE ET ON ARRÊTE DE RESPECTER LES LOIS INJUSTES ! On refait le monde (par morceaux de communautés de tailles humaines), et BASTA !).

Pour certains c’est anarchiste.

Le point de vue d’Engels est sympa en ceci qu’il nous permet de revenir à la quantique et à la notion d’observables avec des valeurs exclusives et des bons vecteurs propres associés à des valeurs propres.

Mais aussi on se rend compte que le point de vue est un opérateur qui modifie l’observation. Je suis pas con au point de pas voir qu’Engels était un peu biaisé autant que Marx contre la religion.

Ouvrons une parenthèse sur l’utilisation de la Bible (ce qui est non neutre et polémique) pour discuter science. Elle a l’avantage d’avoir été (sur) étudiée par des fans des mots et de la sémiologie.

En plus, elle repompe un max. Deukalion et Noë ne font qu’un.

Enfin, les conciles apportent une lumière amusante sur la formalisation des valeurs propres, vecteurs propres associés à des observables et aux différences que cela entraîne.

Et de même que l’empreinte pythagoricienne dans l’ecclésiastisme est visible et orthogonale au texte lui même, on peut supposer sans se fouler que Müntzer n’était pas le premier des chrétiens à prôner de vivre radicalement sans clergé parmi les nombreuses sectes chrétiennes, et non chrétiennes pré-existantes.

Vu ma culture relativement pauvre dans le sujet, je prends la première référence que j’ai sous la main qui est une ancre.

Bref, revenons à mon assertion : ce qu’il y a de bien avec la Bible, c’est qu’elle a donné lieu à des interprétations qui ne commutent pas simplement en mutant un observable.

Genre de qui Jésus était il le fils ?

Dieu ? Un menuisier woke qui adopte un enfant qui n’est pas le sien sans poser de questions ? De sa mère ? De deux parmi trois, ou de la trinité (mais laquelle) ?

Quand Jésus est fils de Dieu, par exemple, cela veut dire qu’il est soumis à l’Ancien Testament (il faut opérer évangile puis ancien testament pour interpréter). Quand Jésus est fils de l’Homme, son point de vue prime sur l’ancien testament, créant une relation d’ordre différente.

Prenons un cas simple : deux mamans arrivent en pleurs disant qu’un même enfant est le leur, que ferait le fils de Dieu, que ferait le fils de l’Homme ?

Le fils de Dieu va au chapître jugement de Salomon et reproduit le jugement.

Ça manque un peu d’empathie et c’est brutal. Jésus ne chercherait-il pas à comprendre le trauma de l’une des mères et solutionner son problème sans jugement de valeurs ?

St Mathieu le dit bien, on te jugera comme tu juges les autres. (Évangile). Montrer de la compassion lors du jugement est au cœur du message du nouveau testament.

Et les Réformes (Luther, Calvin, Müntzer et les autres) sont justement un différentiel sur la commutation d’observation du monde quand on fait primer la valeur propre : « Jésus fils du woke ».

Et on voit ainsi que la Religion n’est pas une base d’observateur quantique car elle ne forme pas un ensemble complet d’observables qui commutent. Le bordel de couplage qui naît de la surdéfinition d’observable crée des ambiguïtés d’observation qui sont résolues par l’ajout de règles d’arbitrage (les conciles).

Régles d’arbitrage qui peuvent être vu comme des transformations de matrices.

Perso, je trouve l’idée que les communautés aient le droit d’amender leur bible pour en faire un texte acceptable par tous proposé par Müntzer totalement fendard. Ça résoudrait bien des problèmes pour en faire un bousin cohérent. Si l’idée est d’en faire un fatras d’entrailles de poulet pour lire ce que l’on veut y lire, mais selon une vérité locale élaborée entre (presqu’) égaux.

Je dis bien entre presqu’égaux, car la figure du patriarche y semble importante.

Discutons de ce qu’il y a de chiant avec la Bible : c’est un poil raciste et antisémite. Et moi ça me gêne un peu beaucoup.

Conclusion avortée

Voir ce que son cerveau à peine plus délirant que celui de Giordana Bruno avec ses monades peut générer est une expérience de vie qui vaut le coup.

Aussi, pour résumer l’idée, il faut comprendre que l’idée serait à observables (hypothèses) fixes de regarder les opérateurs (lectures) d’un même texte.

D’en isoler les sous opérateurs (ex : ancien et nouveau testament), de voir si ils commutent et de faire une analyse différentielle.

On notera que dans le bousin j’introduis sans l’expliciter la notion de valeurs propres, ni même la notion de dégénérescence de valeurs ex l’opérateur est-y riche ? peut donner deux observables exclusifs (fermions) pauvre ou riche (bible), prolétaire ou bourgeois (bible marxiste).

Ce qui donne en modélisation des envies d’utiliser des distributions de Maxwell/Fermi-Dirac pour sous tendre les valeurs d’utilités (énergie/motivations à agir) dans les modèles économiques.

Bref, c’est un de mes textes les plus délirants écrit dans des conditions proches de la perte de rationalité paisible ^_^

Cependant, observer la mutabilité des opérateurs (lectures) au lieu de celles des observables (axiomes/hypothèses) me paraît l’idée intéressante.