Goebbels aurait adoré les modèles larges de langage (l'IA)

Ayant un peu expérimenté avec ce que l'on appelle à tort et à travers l'IA ; les modèles conversationnelles basés sur un large corpus d'apprentissage, je me dis qu'il y a rien de nouveau sous le soleil et que c'est juste comme une loi de Moore des médias de masse que l'on voit s'appliquer qui a commencé avec les gazettes, puis les radios, la télé et internet et qui va en s'amplifiant et qui a des effets prévisibles.

Certains positifs : l'une des révolutions qui a sauvé le plus de vie au XXé siècle est celle sur l'éducation à l'hygiène par le truchement des médias de masses, certains négatifs comme un effet d'écrasement des divergences opinions de type politiques.

Pour commencer, rappelons que j'ai fait en 3 questions exposer par chatgpt ce qu'est une IA et je cite sa définition ; l'IA est un système qui reproduit et amplifie les choix et les signaux humains.

le développement par l'IA avec le jargon de l'IA est disponible ici.

Si vous avez regardé don camillo étant jeune ; vous voyez que le phénomène d'influence par une minorité qui monopolise la voix publique n'est pas nouveau. Ça se faisait même sans ordi à l'époque du conflits entre l'église et les « communistes ». Une polarisation de la vie du village qui finalement entraînait une moindre diversité des opinions « pensables ».

L'IA en usant de de la rétropagation des signaux abouti elle même à s'améliorer en convergeant vers ce qu'il plaît aux gens d'entendre grâce aux interactions que les gens ont avec l'IA, c'est comme si on intégrait les enquêtes d'audience à un média en temps réel. Un utilisateur ne fait pas que l'utiliser, en l'utilisant : il l'entraîne à être plus en conformité avec les attentes des utilisateurs.

Si les utilisateurs ont envie d'entendre qu'une science magique énergivore permettra de lutter plus sûrement contre le réchauffement climatique que la diminution de la consommation d'énergies par l'humanité (surtout fossiles) alors la conversation ira dans le sens des utilisateurs majoritaires.

Non qu'il y ait une intention propre, mais parce que ça a été conçue par des marketeux qui ont souhaité que l'interaction avec l'IA engendre du plaisir, car derrière, cela engendre de l'adoption qui se traduit par des bénéfices.

T'attrapes pas des mouches avec du vinaigre. Déjà, rien qu'en ceci, des nouveaux standards culturels de conversations s'établissent. Moi même ayant tenté de troller le logiciel de conversation ait été surpris de comment son approche face au troll est ... plaisante. Résultant dans des conversations gentilles anti-conflictuelles.

Parce que la politique m'ennuie je vais prendre un exemple « non conflictuel » sur lesquels les médias de masse ont eu un impact qui peut s'appliquer aisément au débat d'idées, d'opinions et autres constituantes nécessaires à la vie de cité : la musique.

Si le jazz, le hard rock, le punk, le ska, le rap sont aujourd'hui des musiques de darons consensuelles elles ont été à leur début des mouvements musicaux clivants.

Ce qui a rendu ces musiques consensuelles ça a été les médias de masses qui ont su enlever la partie polémique des genres musicaux.

Le jazz de la radio est devenu une musique de blanc, le rap est passé de la critique du racisme social à devenir VRP de cognac, le métal a arrêté de demander aux riches de rendre l'argent et s'est mis à jouer de la musique pour l'Élysées sur des chaînes d'influenceurs youtube. Ne parlons pas du punk des sex pistols qui est dès son début une opération de promotion de fringues d'une clique de seigneurs anglais. Et avec l'apparition de chaque média de masse, on a vu un extinction massive de la diversité musicale.

Avec l'IA qui est dans son gênome programmé pour être un amplificateur de bien être dopaminique panurgique en suivant des patterns façonnés à coup de pouces bleus en l'air et en bas le conflit qui est source de détresse émotionnelle est évité.

La disruption aussi.

Ce à quoi l'ça nous condamne au niveau musical (comme celui des opinions) c'est une convergence de consensus non conflictuel. Un jour sans fin où des « nouveautés » apparaissent de l'analyse de ce qui nous a plus dans le passé. Algorithmiquement on est condamné à vivre toujours le même jour avec les mêmes marques, les mêmes musiques, les mêmes expressions ... et à parler une langue unique qui devient morte par absence d'évolutions...

Le vrai danger c'est de devenir un prozzac social qui endort une société qui a besoin de changement notamment sur la question des inégalités de richesses qui est devenue un « impensable » conversationnel car trop clivant, dans un consensus de surface qui aggrave la situation.

Les IA sont de par leurs programmations d'amplifications de consensus des agents conservateurs tant au niveau des idées que des mouvements culturels et financiers.

Et avec l'augmentation de leurs places dans la prise de décision financière on est en train de voir émerger une bulle entre les décideurs qui se voient dire ce qu'ils ont envie d'entendre (que le marché est bullish) et l'économie qui est récession (si on regarde le fret, les mises en chantier de bâtiments, l'inflation, les boîtes qui licencient ...).

Cette bulle sociétale, d'illusion de consensus porté par un média dont la présence s'accroît ne fait pas réduire les phénomènes sous-jacents, elle ne fait que les masquer alors que la divergence s'accroît entre une réalité objective mesurable qui s'assombrit, et une communication optimiste.

Avec l'IA : la civilisation va mourir d'ennui en même temps qu'elle se dissoudra, car en empêchant le conflit, elle empêche le dialogue nécessaire à la résolution de ses causes, et je crois pas que c'est une bonne nouvelle.

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