Pour une redéfinition citoyenne du temps : tout ce qui ne va pas avec le temps (et ce qui pourrait aller mieux) !

Le temps est l'accident des accidents.

-- Démocrite
Le temps existe en de nombreuses saveurs toutes aussi légitimes à être évoquées les unes que les autres :
  • le temps de la physique qui permet de bâtir les horloges
  • le temps astronomique qui donne les heures de levers et de couchers du soleil sur lesquels le vivant est aligné
  • le temps des religieux et de leurs prières
  • le temps des supertitions Babylonienne qui nous ont légué les divisions en mois et heures/minutes/secondes
  • le temps de la logistique qui fait que les trains arrivent à l'heure
  • le temps de vivre
  • le temps de la météo qui apporte des pics d'énergies renouvelable
  • le temps du braco du temps jadis où le papet à Pagnol se réveillerait non plus à 5h du mat' pour aller braconner mais 7h du matin heure actuelle (avant sa redéfinition en 1942)
  • et enfin le temps dicté par le fait politique qui dirige nos vies quotidiennes et l'année par l'imposition de décisions arbitraires questionnables
La question qui devrait interroger le politique est : notre définition du temps qui est la plus impactante est elle bénéfique ?

Poser cette question, c'est aussi introduire l'idée que l'on peut MESURER un impact de la définition du temps en la comparant à d'autres échelle de temps. On notera que le temps politique a adopté comme norme social :
  • une durée du jour de 24h00 (temps astronomique théorique) qui ne correspond pas à la réalité physique
  • une durée d'année de 12 mois non régulier avec des morceaux d'anciens cultes païens (genre Héphaïstos est boîteux comme le mois de février), relativement astronomique (découpage en saison)
  • un temps synchronisé sur tout le territoire malgré en métropole une divergence de 30 minutes entre l'heure solaire et l'heure de l'horloge
  • un temps découplé de ceux des animaux et des rythmes circadiens humains qui détestent les changements horaires
  • des multiples définitions conflictuelles du temps dans la loi au regard du type de contrat pourvu qu'il soit de location d'un bien (calendaire/mensuel) ou d'une force de travail (journalier à temps mensualisé) ou d'une propriété intellectuelle
  • des cycles pluri-annuels de rituels tragi-comiques sociaux appelés élection qui résultent dans l'incapacité d'entreprendre un projet d'ampleur sur plus de 2 ans
  • le temps des demi vies des radioactivité des atomes de plutonium (10 000 ans) avec lesquels l'état nous a maqué (voir point juste au dessus)
  • la vitesse de transition vers le dérèglement climatique que les mesures politiques accélèrent...
Tout ces leviers que le politique a sur le temps devrait pousser philosophiquement à ne plus considérer le temps comme une constante à conserver, mais un paramètre dont il est évident qu'en ce qui concerne le temps de l'horloge qui est sur le bureau de mon ordinateur, où l'horloge murale qu'il est un temps par essence POLITIQUE. Qui dit qu'il est politique dit : on peut le changer. Qu'on puisse le changer est un fait, le corrolaire d'un impact bénéfique est le seul sujet à discuter.

Le temps est une construction POLITIQUE et historique

Si le temps était physique alors, je n'aurais besoin que d'instrument idoine pour le mesurer.

Avec l'ombre portée d'une baguette je peux mesurer l'heure solaire. Je peux découper de manière fiable une journée en : lever et coucher du soleil, zénith.
Qui a « décidé » de manger à midi (au zénith) ?
Les organes sociaux au moyen âge pour synchroniser les chantiers avec les marchés.

Nous en 2024 on mange très bien à 14h heures solaires depuis 1942 et ça gêne personne. On peut dire avec 80 ans d'expérience que cette heure arbitraire peut être changée sans impact.

Le temps est une réalité physique qu'il est risqué de changer

Grâce aux riches qui aiment à voyager sécuritairement, l'impact du temps politique sur les humains est scruté par le BEA (Bureau Étude Accident) à Balma (31000).

Si un secteur a mis en évidence les problèmes liés au temps politique et son impact en morts c'est le transport aérien de tourisme. Les rapports sur la nécessité de bien dormir et les impacts des fuseaux horaires.
On retrouve les mêmes résultats en accidentologie routière : le changement d'heure saisonnier TUE.
Le coupable que cette analyse par situation avant après met en évidence est la perte d'alignement entre l'horloge humaine du sommeil et l'horloge politique d'une part et l'incapacité à trouver un temps absolument optimal.

Dès qu'un temps est fixé, on fait des mécontents et des contents. D'un coté on épargne de l'énergie, de l'autre on créé des accidents (chose pour laquelle l'état devrait être poursuivi pour sa responsabilité pénale).
Le changement horaire a minima est CRIMINEL, non par le choix d'un bon ou mauvais fuseau horaire, mais simplement de par son existence.

Un temps politique meilleur devrait être défini « sans changement de fuseaux horaires arbitraires ». Seulement voilà, le système est en place, il y a un coût à l'abolir, comme il y a un coût et des profits à maintenir cette entité abstraite (constellation GPS, horloges atomiques, serveurs NTPs, armées de codeurs jonglant avec la souplesse du temps et des bugs que ça entraîne...).

Si on supprime le changement horaire bi-annuel, par quoi le remplace-t'on ?



Le bonheur des uns fait-il le malheur des autres ?
Si un argument revient en France POUR le temps solaire + 2h, c'est bien le temps libre : de fait la journée de travail en heure solaire n'est pas 9h 17h mais 7h 15h laissant en été une longue plage de jour dont on peut profiter. Le touriste en profite (et la balance commerciale aussi) notamment parce que le fuseau horaire sur l'UE est majoritairement celui de Berlin. Le touriste européen n'a même pas de décalage horaire à subir, il vit comme si habitait pas à 2000km heure solaire de là ! Toute la société est décalée pour lui de 2h ! La logistique est en joi aussi : pas de tables de correspondance des horaires en fonction des territoires à passer.

L'union européenne est une union temporelle qui se superpose à l'union douanière (die Zollverein Union von Bismarck, ach ach ach).

Avons nous intérêt à changer ? Là encore, on voit un coût cacher à changer : celui de créer des dis-satisfactions avec nos voisins commerciaux pour lesquels notre intégration dans le fuseau horaire européen est un plus.

Mais enfin, j'ai pas besoin de faire un dessin à ceux dont les grand pères étaient bracos : la nature animale de l'homme n'est pas régi par une horloge, mais bien le soleil..

Une société où l'on se léverait absurdémment à 19h pour travailler et on irait se coucher à 9:00 ne semble pas une solution d'avenir. On empiète sacrément à un moment sur la santé de la population, et notamment des enfants.

Si 12h sont évidemment TROP, est-ce que 2h comme aujourd'hui sont mesurablement délétères ?

A-t'on une expérience en cours sur 1.2 Milliards d'êtres humains en double aveugle qui courre depuis que l'Inde a mis un fuseau unifié en place depuis 1906 ?

Le résultat est sans appels pour ceux qui comme la France sont à l'Ouest du décalage horaire : Les effets délétères sur le sommeil des enfants se traduisent en pertes sonnantes et trébuchantes du PIB par effet papillon. La perte d'alignement avec le rythme circadien à l'OUEST à 2h du centre entraîne la perte de sommeil qui entraîne de mauvais résultats scolaires.

Si tu veux améliorer les résultats scolaires en France, tu changes simplement le fuseau horaire sur lequel on vit: et hop, miracle tu donnes de meilleurs résultats scolaire à TOUS les français.

Enfin, on peut toujours chipoter : si l'Ouest paie cher avec 2heures, la différence Strasbourg Rennes (29 minutes solaires) n'est elle pas une inégalités flagrante des citoyens devant le temps. Avec les Alsaciens favorisés par une norme arbitraire sur les Bretons en qualité de sommeil ?

Mais a-t'on envie d'avoir des horaires de trains qui supportent 10 zones horaires sur le territoire ?

J'ai envie de dire, le coût des zones horaires est purement informatique de nos jours, on sait faire des montres qui changent de fuseaux automatiquement en fonction du lieux. Il n'y a techniquement aucun argument contre 20 zones horaires en métropole, c'est juste que ce serait le bordel pour la logistique.

M'enfin, on pourrait tout à fait donner à la logistique le droit de gérer son propre fuseau unifié, qu'on appelerait le temps universel logistique géré par l'Organisme International du Commerce.

Oui ... MAIS ... plus les fuseaux horaires sont découpés, plus ça défavorise mon accès à l'Ouest (le soleil se couche à l'Ouest) car mes entrepôts ferment plus tôt dans ce sens.

Clairement se détâcher du fuseau de Berlin couperait la France d'une partie du transit vers l'Ouest à cause des fermetures « anticipées » des infras, de l'autre, elle verrait ses ports gagner organiquement du traffic face à la Hollande grâce aux 2h d'ouvertures précoces des ports fluviaux, aéroportuaires et maritimes.

Il me semble que je suis biaisé en faveur du temps comme étalonné sur le rhythme circadien optimal de l'humain, ce qui est soyons franc : le temps solaire. Grand père était braco par la force des talents acquis en fuguant (sans jamais revenir). Quand tu braconnes, tu t'en fous de l'horloge de la mairie ou de l'église : tu suis le soleil et le gibier. Tu vas avec la biomasse, comme le pasteur qui se réveille, où le prof qui appelle les élèves.

Malgré mon biais je pense comme le sophiste Protagoras que l'hommme et la femme sont la mesure de toute chose. Et comme les sophistes qui étaient opposés au philosophe/technocrate roi, je ne pense pas que la décision de choisir l'arbitraire d'une nouvelle norme sociale pour le temps puisse -en dehors de la logistique où c'est acquis qu'il y a besoin d'un temps synchronisé technocratique- être acceptable.

Il me semble évident qu'une société saine devrait avoir la folie temporelle d'avoir deux horloges : celle d'un temps synchronisé mondial, et celle locale corrélée sur notre quotidien qui est fait d'interaction avec la logistique mondiale (commerce), et les troupeaux (là encore, c'est aussi bon pour le commerce de ne pas stresser les vaches et agriculteurs). Évidemment que cela crée des tensions : l'agriculteur voit dans ses coûts énergétiques l'influence de l'heure logistique qui a tendance même si on le forçait à changer d'heure à l'inciter à vivre quand l'énergie est pas chère.

Aussi dans une moindre mesure, on veut que le temps locale soit localement un temps logistique, sinon, ça va être dur de réceptionner les marchandises, ou ne serait ce que se faire livrer une pizza si on est pas d'accord sur les durées acceptables de flottement.

Ouais toute la france à l'heure du quart d'heure toulousain et ça pourrait ruiner un pays.

Il y a j'avais oublié le temps culturel qui n'est pas dominé par l'influence de la latitude, mais de la longitude. Ma femme et moi sommes dans le camps des ponctualistes des cultures nordiques. Au sud de la Loire, le premier décalage horaire, c'est celui de l'acceptabilité sociale « d'être à l'heure avec entre un quart d'heure et plus de retard selon la ville ».

J'imagine que les premières Nations de Guyane ont aussi un rapport culturel au temps qui n'est pas le même que le notre, et qu'il y a une violence culturelle à imposer notre arbitraire du temps à leur culture.



Plaidoyer pour un temps démocratique

L'erreur est de penser que les rituels enkystés dans le temps comme les élections sont démocratiques : ils sont le contraire.
La démocratie se définit par des mécanismes d'améliorations qui profitent à tous sans distinctions de statut social. La démocratie se mesure à la capacité à être le plus inclusifs possible d'un système quand il change.

Un état - ryhtmé par des rituels - c'est une stase. Tout le contraire d'un changement. Rien qu'en figeant les choses la philosophie même de rituels, et de conservatisme sont en conflit direct avec un idéal démocratique qui est populaire et que les philosophes-experts appellent populistes.

Nous avons quelque soit le chemin vers un temps démocratique devoir accepter la nécessité d'un mal d'un temps logistique, technocratique.

La logistique est le nerf dans une guerre, et pour se préparer à n'importe quel conflit, on a besoin d'un temps synchronisé monotonale croissant qui donne un « la » temporel global comme le chef d'orchestre.

Quelque soit le besoin d'un temps technocratique, ce temps technocratique DOIT être le plus possible capable de vivre en établissant la passerelle avec le temps circadien.

Ça sert à rien de vouloir avoir la meilleure logistique du monde si tu tues cheptels et paysans en les forçant à vivre la nuit.

En terme technique, on peut imaginer des définitions locale du temps (solaire, Fuseau Berlin, Fuseau France) en fonction des activités dont les équivalences sont maintenus dans des fichiers de descriptions maintenues par des organismes à différentes échelles. Les pays garderaient leurs fuseaux et entretiendrait les fichiers de définitions des zones géographiques qu'il régi, et la ville dans le même format, le temps qu'elle choisit.

T'imagines : t'arrive à Toulouse, juste sous le panneau de la ville t'as 6 horloges : le temps pour si t'es un camionneur international, le temps à laquelle la poste ouvre, et le temps pour amener tes enfants à l'école ou faire des démarches à la mairie, et si tu veux le temps local des offices religieux et prières.

En terme politique ce serait un tsunami que l'état régalien accepte d'arrêter de nous casser les couilles à vouloir tout définir EXCLUSIVEMENT non seulement le TEMPS, mais aussi les VITESSES.

Le pot de pus de la réglementation sur les vitesses est démocratiquement du même tonneau empoisonné que celui du choix des vitesses sur la route.

Un choix arbitraire avec des choix impopulaires technocratiquement et indéniablement meilleurs en termes de coût en vies humaines. En fait, d'où suis je si sûr que les citoyens sont CONTRE la baisse des vitesses autorisées, j'en crois que mon accès aux tribunes sur lesquelles un biais de sélection social s'applique qui favorise les anti-baisses de vitesse.

Ce qu'on désigne comme populaire, ce sont des poujadistes, des favorisés qui se prétendent populos pour faire valoir leurs points de vue, mais tu les regardes, ils sont pas populos...

Nan, quand tu peux pas faire confiance aux tribunes publiques ou aux experts, tu délègues. Tu délègues aux villes, aux entreprises, aux administrations leurs choix d'horloges, et d'une décision qui a longtemps était exclusive de l'état tu en refais un lieu de discussion éclairés et non discriminatoire de décision qui impactent notre vie, parfois notre mort, et notre bien être. Vu que pour les vitesses on est loin barré dans un débat pourri, je propose qu'on fuit courageusement vers l'expression démocratique et tolérante de nos temps locaux auxquels les peuples acceptent de se soumettre.

No comments: