Lao Tseu a dit, si ça pue la merde, évites le trouble, car le bon combattant c'est avant tout celui qui survit un autre jour.
De mes années en banlieue j'ai gardé un solide sens de l'esquive multi-dimensionnelle. Avec comme doctrine principal : la fuite c'est le courage de survivre un autre jour.
Me traiter de veule et de roublard en le domaine me conviendrait assez, et j'en fais même une certaine fierté : j'ai toutes mes dents, contrairement aux idiots de bravaches.
J'ai même eu arrangé par la connexion du petit portugal où je vivais, l'alliance avec le little portugal des brouillards qui a permi d'étoffer les effectifs de 4 pelés 2 tondus du quartier contre les 12 des louvrais à un effectif de 50.
Arrangeant une fuite par les voies diplomatiques confortables. J'étais le pire des veules, recourrant à la ruse du haut de mes douzes piges que vous donne la confiance d'être bête.
Bref, la fuite : c'est l'attaque, tu es comme muhammed ali, tu penses à esquiver avant de penser à frapper. Avec dextérité et brio.
Normalement, t'es le roi de l'esquive, t'évites même de te battre.
Puis un jour, t'as 20 kg sur les épaules. Ça diminue ta capacité à esquiver la confrontation, physiquement.
Un scooter à 6m/s sur le trottoir, à 10m de là, ça te laisse peu de temps pour esquiver, quand t'as en plus ta fille sur les épaules. Ta fille quoi. Ça réduit ta marge physique de fuite, mais aussi ton niveau de tolérance à la violence potentielle physique qu'on pourrait faire à ta fille.
Puis là, c'est comme un animé, le temps se découpe lentement, on pense, on pense à esquiver en premier.
On fait un pas chassé à la vitesse la plus lente possible pour éviter le moto-connard. Ça prend un poil plus de temps avec 20 kg sur les épaules. Donc on a le temps à une deuxième accélération de temps où l'on pense à la suite.
Éviter le trouble, et le 2é truc qui poppe.
On prend la voie du couard, car C'EST LA BONNE.
Puis, le temps s'accélère encore, on voit le mec sourire en nous voyant esquiver, et ne pas ralentir.
Et là on se rend compte que si il accellère, c'est trop tard si on veut éviter la collision, et que c'est pas certain qu'il accellère pas, et qu'il trouve ça drôle.
Et toi tu vois blanc...
Et en même temps que tu te mets à sourire pour capter son attention, tu lèves ton bras contre ton corps comme un bon def de basket à la hauteur de ton épaule, et donc, de son casque.
Et boum, comme dans un animé où le temps s'est encore dilaté (cpt tsubasa style), en même temps que tu réalises que tu viens d'intentionnellement plaquer ta main contre son casque tu as tout un tas de pensées qui te traversent le cerveau.
La première est, PUTAIN ÇA FAIT DU BIEN !
La deuxième est PUTAIN, ÇA VA ME FAIRE MAL ET DU KINÉ À PRÉVOIR.
Et là, ça repart : le casque qui tire les muscles de l'épaule qui aime pas trop,
Le coup de boule en arrière du conducteur sur sa passagère heureusement casquée,
la chûte évitée de soi ... du scooter aussi ...
L'adrénaline qui pompe violemment à t'en faire vomir.
Et le flash forward sur les 3 mois de kinés avec une douleur qui me tance toujours dans l'épaule à cet endroit les mauvais jours.
Comme pour me rappeler, le prix à payer à la couardise et pourquoi on évites le trouble, et pourquoi quand on l'évites pas, on est prêt à payer le prix d'être lâche. Et ouais, cette douleure me relance et me tance en même temps qu'elle a un goût deplaisir coupable de la mémoire d'avoir enfreint ma règle du couard avant tout dans un beau coup de paume dans la visière d'un casque brillamment executé comme une frappe de bruce lee.
C'est la colère du daron, la colère blanche du lâche qui acculé qui ne peut plus esquiver car maintenant il doit aussi intégrer les siens dans sa bulle de sécurité.
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