Ma relation compliquée avec mon bot bluesky

Chronique publiée ici

Je me lève, vais faire le café, allume l'ordi, me logue, lance le bot -celui dont j'ai parlé ici-, ouvre ma messagerie pour voir les dernières offres d'emploi, et me connecte sur bluesky pour avoir ma première dose de sérotonine en regardant le résultat.

Le moins que je puisse dire, c'est que j'ai une relation compliqué avec ma créature.

J'aime, j'aime pas

Le sentiment après 3 semaines à le faire tourner est mitigé ; lui et moi vivons deux vies distinctes, et je vis dans son ombre.

Depuis 2 jours, ce sacripan a -comme je l'avais prévu et ce qui faisait rire certains- plus d'abonnés que le mézigue, et c'est bizarre.

Est-ce que je suis jaloux d'être que lui vienne de dépasser les 100 abonnés aussi facilement alors que j'ai lutté à en avoir 100, et que les likes pleuvent sur lui, comme la pluie qui nous a manqué cet été ?

Oui.

D'ailleurs, de temps en temps, pour combler mon manque de sérotonine, je me connecte à son compte pour voir la pluie de notifications positives et me shooter de son succès par procuration. Et je me dis du fond de ma turne blafarde, que j'ai un peu réussi quelque chose.

Je ne suis pas qu'un loser du libre.

Ce qui me fait poser la question -étant donné que le bot est sous licence libre avec son github- ce qui me motive à faire du logiciel libre.

La gloire, oui, mais ai-je la gloire dont je rêvais avec ce bot ?

Et pourquoi je lance le script tous les matins, comme un esclave du bot ?

Well, cette partie est simple, j'ai plus la tune pour l'auto-hébergement : j'ai plus le budget et j'ai pas la place pour un PC (ou autre) ultra silencieux, donc, ce bot pour vivre, nécessite qu'un obscur quidam le lance tous les matins.

D'ailleurs, c'est pour ça que j'ai conçu un bot et non un générateur de flux qui nécessite un serveur.

Le problème c'est moi : j'aime ce bot.

Pas d'un amour fou, je lui vois beaucoup de défaut, et son algo me colle le creep (les fois).

Mais, dans un monde de doomscroll (fil infini du désespoir), où les médias sont remplis de mauvaises nouvelles parce que les éditeurs appartiennent à des milliardaires qui ont pas forcément envie qu'on lise autre chose que leur point de vue, ça fait du bien de voir des nouvelles qui changent de CNEWs.

En servant de caisse de résonance sur bluesky, il permet de voir un résal social qui est plus concerné par l'autre, positif…

Je vais être honnête : mon bot me fait du bien, égoïstement, c'est pour ça que je le fais vivre.

Je ne suis pas le seul d'ailleurs, ce qui explique que tous les jours je le vois en phase d'acquisition de compte à une vitesse qui me dépasse.

Il est même bloqué par une liste anti-facho. Lol. Ce qui me fait dire qu'il y a des gens qui comprennent pas comment marche le protocole : ça n'empêche pas le bot de reposter, et les posts ne seront pas bloqués pour les abonnés du bot si ils ne sont pas dans la liste.

Yep, mon bot est un mini-phénomène avec des comptes influents qui parfois le conseille. Pendant que moi, le créateur reste dans son ombre.

Vi, ça m'arrive de l'impersonnifier pour dire que je suis au chomedu et que je serais bien content qu'on m'embauche, mais la gloire, il ne la partage pas.

Je me sens que l'obscur développeur libre dans un bloc de dépendance.

obscur développeur libre

C'est étrange cette discrépance.

La propagande par le fait, je suis spécialiste des algos de résal social

Cette aventure a ceci de paradoxale, c'est que voyant des spécialiste des algos de réseaux sociaux recommander mon bot, je me dis, wesh, « t'es devenu spécialiste des algos de réseau social vu que t'en fait un qui a son succès (qu'il ne partage pas). »

Et bien, vu que je comprends rien à ce que je fais, je sais que je ne sais rien.

Du moins si, je sais que mon bot est condamné à mourir et que mon algo est vicieux.

C'est 80% du temps une boucle d'amplification de ce qui a du succès, rendant plus fameux ce qui est fameux déjà, et invisibilisant ceux qui ne commencent pas déjà avec un capital de « fame » (gloire) comme … mon compte personnel. Mon bot a ceci de différent qui lui a accordé son succès c'est qu'il dit ce que les gens ont envie d'entendre, c'est un effet Hans le Malin : la foule prend pour intelligent ce qui l'excite.

Je suis même convaincu que le fait que ce soit écrit [BOT] dans ses messages aide à rassurer les gens sur un aspect objectif.

Dans le cas de bluesky -temporairement- je qualifierais ce que je ressens de boucle vertueuse : ça fait du bien de voir un réseau social où les sujets ne sont pas de l'égoïsme forcené d'intérêts particuliers (à mon goût).

Mais, je suis le premier à voir comment fausser l'algo de ce bot : il suffit de faire des bots qui « plussent », citent, répondent en masse. D'ailleurs, il y a un compte qui fait ça qui est déjà dans ma ligne anti-spam.

Ce n'est qu'une question de temps pour que ça émerge et je n'ai pas les compétences pour faire un système de défense. Dans la course aux armes entre défense et attaques, je suis simplement capable de voir comment influencer mon bot, et je vois que c'est aisé. Par contre, je ne vois pas comment lutter contre.

Donc, je sais qu'un jour, cette histoire entre moi et mon bot va se terminer inévitablement par un enterrement de première classe avec fanfare et trompette.

Résolvant ainsi, par le décès clinique, ma névrose à vivre comme le créateur dans l'ombre de sa créature.

Mais, la vie n'est pas une fonction d'état, mais une fonction de chemin, et sur le chemin j'aurais vécu une expérience amusante.

Pourquoi écrire un journal dans linuxfr qui parle de logiciel libre ?

Pour partager une expérience pas si courante de l'obscur dév libre accroché à son hobby comme une moule à sa tribune qui trouve que l'on parle beaucoup trop (par amplification des algo de réseaux sociaux) des « glorieux », pas assez des tricards de la gloire du libre.

Je suis tricard de la gloire, et pourtant je continue, car ça m'apporte des aventures pas si commune.

Jésus le petit père du communisme

Lors de mon expérience psychodélique, la douleur m'empêchant parfois de coder, je faisais des tunnels sur internet.
Et un de ses tunnels consistait à rechercher les origines de l'anarcho communisme évident des communautés amishs. C'est ainsi que j'ai lu sous morphine les textes wikipedia sur le sujet et que je suis tombé sur la figure pas banale et les écrits qui m'ont paru complètement irréels de Thomas Müntzer.
Grosso modo, ça paraissait tellement extrême que j'ai cru que j'avais déliré.
Et c'est pour ça que pour en avoir le cœur net, j'ai lu le compte rendu (source secondaire) que fait Engels de la guerre des paysans allemands dont Müntzer était une figure centrale.
Et même si les Marxistes appellent le mouvement des paysans allemands « proto communiste », j'ai bien envie de dire que c'est plutôt le Marxisme qui est néo-communiste et que prétendant s'inspirer des communistes originels en est une contradiction.

Les thèses de Müntzer



La Réforme ... radicale



Si Luther et lui s'entendent sur le fait que le clergé n'a pas sa place dans la relation des ouailles avec leur seigneur, on a un rapport différent à la Bible (que Luther a traduit en Allemand, en altérant au passage quelques sens qui lui semblait trop radicaux).

Münzer que j'appelerais Thomas car ça me gave de taper les trémas dans son nom de famille était bien vénère contre la Religion établie, son livre inclus.
Je vais la faire lentement. Là où Luther prône la Bible (les évangiles surtout) et la Bible uniquement, Thomas considérait que la Foi était un évènement lié au vécu qui amenait l'éveil. Quelque chose guidé par la Raison, fortement personnel. Et que l'esprit, s'opposant à la Lettre, nul livre ne pouvait être convenir à tous bien que la Foi soit universel. En un mot comme en cent, il proposait de se passer de la Bible, voir de la ré-écrire.

On trouve aussi en commun chez lui et Luther, le fait d'être anti-clérical, Thomas allant jusqu'à appeler le clergé « les marchands du temple » (mais pas qu'eux).

À la différence de Luther, Thomas était d'extraction pauvre et lui et Luther s'opposait autant sur leur vision de leur réforme, que surtout le parti pris de leurs classes sociales qu'ils incarnaient.
Dans de violentes diatribes, les deux gadjo se sont même écharpés, l'un traitant de l'autre de suceur de boule du pouvoir car il appelait à la non violence et au respect des princes, et l'autre de radical fanatisés car il appelait à l'apocalypse sur terre pour les riches.

Petite parenthèse, l'apocalypse devait être un peu expurgée pendant les prêches catholiques car apparemment la traduction en allemand, même caviardée de Luther, fit forte impression sur la masse, qui sembla comprendre que la Bible ne condamnait pas la violence. Et Thomas, en bon théologue de rappeler que Jésus dit qu'il est l'épée, l'épée qui protège le pauvre.

Là aussi où Luther et Müntzer s'opposaient radicalement, c'était sur la séparation des pouvoirs religieux et politiques : pour Luther ce qui était juste dans les textes religieux ne devait pas forcément se refléter dans la vie temporelle (ou séculaire, je ne sais jamais, mais la vie sur terre), alors que pour Thomas c'était une évidence que ce qui était juste de par la Foi, devait l'être aussi dans la vie de tous les jours, comme par exemple l'abolition de l'esclavagisme (servage).
Je cite Engels :
D'après la Bible aucun chrétien n'aurait le droit de garder exclusivement pour lui quelque propriété que ce soit ; la communauté des biens serait le seul état approprié pour une société de chrétiens ; il ne serait permis à aucun bon chrétien d'exercer sur d'autres chrétiens une domination ou un pouvoir de commandement quelconque, ni de posséder une fonction de gouvernement ou un pouvoir héréditaire quelconque, mais au contraire, tout comme tous les hommes sont égaux devant Dieu, ils devraient l'être aussi sur terre. Ces doctrines n'étaient rien d'autre que les conclusions logiques de la Bible et de propos écrits de Luther

Tout en commun



Cette référence à l'acte des apôtres décrit notamment ce que sont sensées être la forme primitive du christianisme basée sur les Koinonia, une fraternité entre les chrétiens qui s'aident les uns les autres.
En ceci, là où pour Luther on parle de Réforme au sens de réformer le lien entre les religieux et leurs fidèles avec un accent sur la disparition d'un clergé hiérarchisé, pour Thomas on peut parler de re-former le christianisme vers une forme primitive idéalisé où comme il est évoqué dans l'acte des apôtres : Omnia Communia Sunt. Tout en commun, qui sera le cri de guerre de certaines bandes pendant la guerre des paysans.
Et pour Müntzer, ça signifie notamment l'abolition d'une bonne partie de la propriété privée : celle sur les humains, l'eau, le gibier, les forêts, les terres ... Bref, la fin de la propriété privée.

Le mec parle de jeter/se méfier du livre, n'empêche qu'il s'appuie beaucoup dessus.

À grosse maille, je vous ai présenté le gars, maintenant parlon de ce qui me chauffe un peu : la lecture Marxiste.

La lecture Marxiste de la guerre des paysans



J'ai tenté de trouver une autre source qu'Engels, mais trouver des textes en français dans le domaine public est une gageure. Et la source primaire d'Engels est malheureusement disponible certes en Allemand, ce qui est déjà un peu chaud, mais surtout en fonte gothique qui est pour moi totalement illisible.

Ich habe probieren das Buch zu lesen. Aber daß wahr zu schwerieg

Donc, par acquis de conscience, j'ai quand même lu la thèse d'un Turc (Emre Taşkiran)(oui, pourquoi pas) pour m'assurer que j'avais pas halluciné encore une fois, mais cette fois sans morphine. Et non.
Le Marxisme repompe sans vergogne sur le mouvement des paysans allemand pour faire son analyse communiste de l'Histoire, les paysans allemands y sont qualifiés de proto-communistes.

Donc, Jésus est bien le petit père du communisme. Et (gros doute) Müntzer y est même présenté comme l'inspirateur de la Révolution Française.

Alors, je veux bien tout, mais faut pas pousser mémé dans les orties : si je trouve pas de texte en 2025 dans le domaine publique qui parlent de Thomas, je vois pas comment il aurait inspiré les révolutionnaires français.
Je dis ça, car les marxistes semblent faire de Thomas la figure du révolutionnaire, qui lève les foules avec ses petites mains, organisent des réseaux, parcourt le pays en clando, et tout.

Je trouve que c'est faire de notre certes très important thomas une figure quasi anté-christique de la Révolution. Certes Engels nomme des tas d'aures personnages (dont un joueur de tambourin), mais celui qui prend la lumière, c'est Thomas.

Et aussi, un truc qui m'a gêné, c'est l'opposition entre le gentil prolétaire des villes, et le paysan allemand qui échoue car il est stupide, borné, lâche. Engels, je veux pas dire, mais ton analyse communiste sent le mépris de classe.

Soyons honnête, même si j'ai été sur le cul de pas mal de chose du père Thomas, il dit des trucs sur les juifs, t'as limite l'impression qu'il est antisémite. Mais bon, on va dire après quelques recherches sur le sort des juifs pendant la guerre des paysans qu'il y avait un contexte d'époque compliqués et que ça a pas tourné (trop) en pogrom.

Les marxistes sont ils des communistes ou des néo-communistes ?



Alors, néo c'est pour se la péter en grec en dire « nouveau », comme « proto » veut dire « premier ».
Et quand je dis néo-communiste, je sous entend assez clairement, que le communisme est celui des chrétiens, et que le truc à Marx, et ben c'est peu un truc qui a le même nom mais qui rentre en contradiction avec le premier.

Vous voyez, comme les libéraux qui sont pour l'abolition des privilèges en 1789 et les néo libéraux de 1989 qui défendent l'existence des privilèges.

Vous remarquerez que l'abolition des privilèges fait parti du programme de ceux que j'appelle donc les communistes.

Et comme je vais le développer, les marxistes sont des néo-communistes.

Les marxistes ont ils tort à mes yeux de vouloir rendre athée le communisme ?



Mon rapport à la Réforme se résume avec les discussions à bâtons rompues que j'ai eue avec des grands mères bienveillantes au centre protestant de rencontre, et ma propre grand mère (qui avait arrêtée d'aller au temple depuis belle lurette) dont je croyais l'interprétation de la bible assez osée mais en fait, totalement en recouvrement de celle de Thomas. Par exemple, pour elle Jésus était un humain, fils de l'Homme sans coté sacré qui disait des trucs sympas, et qu'il rachetait les pêchés d'un Dieu borné, violent qui soutenait une société patriarcale faîtes de vieux monsieurs qui pillaient, violaient, volaient ...

Par contre, le temple et les pasteurs c'est pour moi une autre paire de manche : la porte du temple est trop étroite pour moi, et les pasteurs m'ont fait quitter les scouts dès que j'y ai été exposé tellement ils me collaient le creep.

Donc autant j'ai de la sympathie pour l'anti-cléricalisme et anti-sacralisme protestant, autant, la religion ça m'a toujours rebutée. Et je dois admettre que je suis parti sur les traces de Müntzer car je cherche TOUJOURS la justification politique ATHÉE à l'organisation des Ordnung amish ainsi que la raison de leur rapport à la technologie qui m'intéresse.

Je suis à 100% pour athé-iser le communisme. Comme Marx et Engels l'étaient.

Par contre, est-ce possible ?

N'y-a-t'il pas un corps axiomatique de croyances comme tout le monde se vaut, l'homme peut se réformer si on l'éduque, le refus d'être dirigé qui fondent le communisme ?

Si ce n'est être religieux que d'avoir des croyances, alors je veux bien qu'on me colle une fessée en place publique.

Enfin, moi, je prétends pas écrire une version athée du communisme alors vous me pardonnerez si j'ai pas la réponse à cette question.

Et, je ne peux m'empêcher de voir dans le marxisme une lecture quasi religieuse de la guerre des paysans, où les acteurs ne peuvent échapper à leur destin, la classe sociale de bourgeois, patriarques, princes, nobles, soldats dont ils sont issus. Comme si le marxisme nous réinventait la pré-destination et refusait la capacité des hommes à changer par l'éducation.

Ce qui est un peu fort de café pour un mouvement qui se veut changer le monde par l'éduction ... du peuple par les éduqués.

Parce qu'aussi bien à l'époque que maintenant, de par sa lourdeur et son vocabulaire, le marxisme s'adresse difficillement au peuple.

Tu veux parler au peuple, et que le peuple parle de ton livre, use et abuse comme dans la bible des métaphores.

Nan, le marxisme est axiomatique hyper verbeux, t'obligeant à bien maîtriser des mots de vocabulaire, typiquement, comme des curetons.

Le néo-communisme marxisme en plus de diviser les gens en catégories pré-destinées contraire à la croyance des réformés radicaux (les cocos donc) nous réintroduit de fait un clergé.

Clergé dont on voit bien la survivance car qui à part les universitaires -l'élite éduquée qui maîtrise les mots- causent de Marx ?
Oui, j'ai connu des gamins de 16 ans à qui le daron refilait le Capital pour son annif. Mais ils se comptaient sur les doigts d'une main. Si je cherche des écrits sur Marx, je vais pas les trouver sur facebook écrits en langage SMS, mais plus dans la bouche d'un gonze qui cause dans la vraie vie comme une IA.

Parce que le communisme même basé sur la croyance est radicalement anti-clérical, il me semble que le néo-communisme en est un contresens.

L'Histoire des grands Hommes



Si il y a une chose qui est ambivalente dans le texte d'Engels, c'est que c'est à la fois une histoire populaire où il tente de rendre la diversité des profils, mais aussi, beaucoup trop centrée sur Thomas.

Alors, soyons honnête, j'avais ouvert le livre en espérant qu'il parle plus de l'ami Thomas qui mériterait un film.
Mais en même temps, qu'il fait une fresque assez sympa et épique de tout les acteurs, il fait comme si la Révolution/Guerre des paysans avaient été sur les épaules de quelques hommes tout en énumérant les nombreuses figures qui l'ont composé.

C'est déroutant.

À la fin, sa conclusion sur l'Art de la Révolution pèse quand même bien sur les épaules de Thomas, alors qu'il est pourtant bien suggéré qu'il y a des influences de communautés.

Je sais pas si je parle bien. On a presque pour la première fois de ma vie à lire des trucs d'histoire un livre d'Histoire populaire, où pour une fois LE PEUPLE a un rôle, et il n'est plus la marionnette de ses princes/dirigeants. C'est limite kiffant, et boum, vlà t'y pas que Thomas est limite érigé en figure de prince des pauvres dans le dernier chapitre.

Moi, j'ai envie de dire presque bravo à Engels (Zimmermann restant la source primaire qui a sûrement largement inspiré ce condensé et que bordel, j'aimerais pouvoir lire), pour cet acte manqué.

Là encore, ça me hérisse contre Marx et Engels. Comme un contresens dans l'analyse.

Analyse et économie de salive



En science, on appelle analyser une formule, la réduire à son expression la plus simple possible.

On voit chez les communistes l'émergence de 12 principes, qui sont finalement assez simples et adaptés à leur époque. Dont le fameux « tout en commun ».

Vu que j'ai été repris sur internet, il faut que le dise : Marx ne se veut pas l'inventeur du communisme, seulement quelqu'un qui apporte une analyse historique ... dont la clé de voûte (spoileur) est la lutte des classes.

Seulement, son analyse me hérisse, je trouve qu'elle est pas la plus simple possible.
On me souffle que le truc que Marx a apporté c'est pas l'analyse communiste de l'histoire, mais le Matérialisme historique. Si vous voulez, mais c'est kif kif, car à la fin, il voit l'exploitation arriver avec le capitalisme et sa contrepartie le prolétariat.

Mais en moins de salive, inspiré par la grande peste d'Athènes, Aristophanes nous décrit une société dont la domination par le pognon a pété à cause d'un deus ex machina (qui était un virus) et expose sans avoir besoin du capitalisme l'exploitation par le salariat (comme alternative moins chère à l'esclavagisme).

Et je trouve Ploutos, surtout quand Pénia (la déesse de la pauvreté se moque des riches) bien plus éclairante.

Sa tirade fait quoi, une scène comique et elle démontre que le pauvre (le travailleur assidu qui ne peut épargner) et non le miséreux (celui que le manque abime) est la clé de voûte de la richesse de ceux qui exploite par le salariat.

T'as juste besoin du salariat selon Pénia pour créer les conditions d'exploitation. Pas besoin de capitalisme, de libéralisme, de bolchévisme ... juste de pauvres et de salaires.

Et ça c'est de l'analyse. Tu sais que si tu veux éviter l'exploitation il faut abolir le salariat. Alors qu'avec le Marxisme, la réponse à comment abolir l'exploitation est bien plus compliquée et nécessite des forces historiques largement plus compliquées.

Quelle analyse devrait primer ? Celle qui demande le moins de moyens pour résoudre le problème qu'elle expose, telle est mon opinion. Donc, là encore, je suis pas fan de Marx.

Est-ce que le communisme est une solution à nos problèmes ?



J'ai envie de me mettre dans la peau de Müntzer pour répondre à cette question : non.

Notre époque, nos populations sont pareille à un homme qui voit la Foi. Ses circonstances diffèrent des autres, et en ceci, c'est l'esprit qui importe plus que la lettre.

On ne peut pas imaginer un Livre aussi sacré ou bien pensé/construit répondre aux problèmes de tous de manière univoque. Surtout pas avec un putain de clergé pour t'expliquer comment bien l'interpréter.

Le Livre est à écrire, même si on peut s'inspirer de l'ancien dans les solutions qu'il a apporté, et parce que l'on apprend plus de nos erreurs que de nos réussites, dans les échecs qu'il a essuyé.

Le Livre sur un communisme moderne athée, sans différences croissantes de classes, dont une qui crame la planète n'est pas dans les écrits de Marx, ni ceux de Müntzer : il est à écrire, non par moi ou par vous, mais collaborativement, entre personne qui partagent des croyances positives, et savent « shunner » (terme amish décrivant le fait de tourner le dos les membres non collaboratifs de la communauté aka troll caving) les oppositions.

Tu fais pas la guerre des paysans en invitant le prince de Machiavel à ta table.

Tu construis un truc modeste basé comme dirait Thomas sur la Raison entre potes constructif et tu regardes rationnellement si ça marche.

Faut-il des communautés anarcho communiste agraires ? Nomades ? D'artisans ? Peuvent-elles coopérer ?

Qu'est-ce que j'en sais ?

Je suis déjà infoutu de bien fonctionner en tant qu'adulte, et j'ai aucune autre expérience réussie que le scoutisme de vie en communauté que je dirais comme presque satisfaisante jusqu'au jour où on te colle un pasteur dans les pates et que j'ai claqué la porte.