«L'abus de la propriété doit être réprimé toutes les fois qu'il nuit à la société.»
Napoléon Ier
«La sédition de Lyon de 1831 a révélé un grave secret, celui de la lutte intestine qui a lieu dans la société entre la classe qui possède et celle qui ne possède pas.. Notre société commerciale et industrielle a sa plaie comme toutes les autres sociétés ; cette plaie, ce sont les ouvriers. Point de fabrique sans ouvriers, et avec une population d'ouvriers toujours croissante et toujours nécessiteuse, point de repos pour la société [...].
Les barbares qui menacent la Société ne sont point au Caucase ; ils sont dans les faubourgs de nos villes manufacturières».
Saint Marc Girardin
Si il est établit que nous en sommes revenu à un ratio possédant par tête de pite pire qu'en 1789 où 3% possédaient seulement 40% des biens, il est intéressant non de se poser la question du pourquoi (théorie aristocratique prétendant que le Peuple est mauvais par défaut, et que les optimums sont obtenus par laisser l'économie dirigée par les meilleurs qui ont fait leur preuve de par la loterie de la naissance), posons nous la question plus amusante du comment.
Je me suis réveillé ce matin avec en tête l'image du man-spreading (étalement exhubérant des mecs) mais appliqué à l'espace publique, et à comment le mesurer.
Déjà on peut le mesurer de deux manières équivalente, soit par l'étalement sociale (gentry-spreading qui complète l'observation de la gentrification) soit par la compression sociale.
Moi, j'aime les mesures objectives, celle qui dérivent de théories simples, que chacun peut par son observation peut infirmer ou confirmer.
Comment mesure-t'on la pression dans un espace 2D ? c'est égale F/S.
Prenons le cas de l'immobilier (google a plein de calque sur les prix par quartier vu du dessus), on constate que
- les pauvres ont des appartements moins grands ;
- les pauvres sont plus concentrés.
La corrolaire de la gentrification est donc l'accroissement des populations en périphérie dans les villes anciennes, et inverse dans les villes nouvelles où les voitures sont favorisées par les déplacements.
Pour reprendre le cas de l'urbanisme des villes nouvelles, on note que plus une ville est étendue plus ses frais de fonctionnements par habitants sont élevés.
On va imaginer que vivre à 4 dans un 36m² c'est dur. On va remarquer que dans 50m² c'est plus facile. On peut en dériver probablement à partir des rapports de police une corrélation entre «espace vitale» et risque de querelles. On appellera arbitrairement la surface par tête de pipe qui diminue de 80% les risques d'atteintes aux personnes. Au doigt mouillé je vais fixer cette surface à 20m² par tête de pipe. Donc, on peut maintenant en déduire une probabilité de collision par surface, à laquelle on va associer une quantité de mouvement, donc une force.
Ainsi, on peut objectiviser une logique de pression que tout le monde peut mesurer en prenant les densités de population par zone.
Mais est-ce aussi mécanique ?
Si ton appartement est mal isolé, tes 70m² servent à pas grand chose.
Si tu as des parties communes (trottoirs) où des voitures roulent, se garent et tentent de t'écraser tu as une pression.
La notion de pression ainsi définie incorporant des si condition alors pression diffère rend caduque tout l'arsenal mathématique de l'algèbre linéaire (dérivation, intégration, raisonnement par moyenne, régression, probabilité bayesienne...) et donc l'IA.
Ça fait depuis Poincaré que certains matheux pas trop cons tentent à pas très lent d'avancer sur le sujet, avec la friction engendrée par un paquet de réac élitistes appelé Bourbaki. Gageons que poser un problème et espérer l'apparition des instruments n'est pas vain, puisque c'est-ce que fit Galilée avec le succès qu'on lui connaît : il n'est pas nécessaire d'avoir une formalisation précise pour faire de la science, il suffit de proposer des observables et de les associer à des grandeurs dont on évalue ensuite leur pertinence.
Si la partie urbaine et géopgraphique est inférable, ne peut-on aussi imaginer des couplages qui engendrent des effets secondaires.
Par exemple, si tu regardes une ville, les lieux publiques pour survivre sont souvent concentrés dans des lieux appelés en Bretagne «rue de la Soif».
J'ai fait une constatation amusante à Montréal, Paris, et dans les villes de banlieue : l'espace vitale n'est pas le même en fonction du milieu socio économique. Les personnes issues de famille propriétaires ont tendance à avoir un espace supérieur toléré largement supérieur à des gens issus de famille de locataire.
Il en résulte que dans les villes où la gentrification s'installe, les espaces publiques sont raréfiés. Après tout qui a besoin de rencontrer ses amis à l'extérieur, quand il peut organiser ses pinces fesses dans son lieu de vie ? D'où une tolérance moins grande pour des espaces qui perdent de leur légitimité.
La compression sociale en périphérie et le gentry spreading impact donc les classes populaires en les privant de lieux publics. On notera la concentration des milices municipales, nationales utilisées comme des épouvantails anti pauvres et le refus des agents publics de déployer les forces de l'ordre par logique de densité de population, mais par densité de richesses.
Quels sont les impacts de perte de lieux publics ? Il devient dur voir impossible pour les populations d'obtenir les densités d'évènements nécessaires à leur promotion sociales, culturelles et intellectuelles.
Au niveau mathématique, il est quasi certain qu'un Hamiltonien décrivant des liaison holonômes, et probablement des matrices de transition sont à imaginer à ce point. Il est assez probables au vu des liaisons de cause à effet qu'on mettra en évidence des boucles d'amplifications croisées. Il est assez probable que ceci résultera en une possibilité de modéliser des agents hétérogènes sur une matrice de voisinage que l'on pourra faire évoluer en fonction d'un monté-carlo pondéré par la densité d'aléas avec propagation des effets aux voisinages. Le temps est l'accident des accidents, il en résultera que la raréfaction des échanges souhaités (vs subis) résulte pour les populations les plus denses d'une raréfaction des possibilités pour les agents les plus démunis d'avoir une promotion sociale.
Comprenons que la vraie richesses est d'être connue.
Un individu coupé de la place publique ne peut être respecté, élu, voir sa culture représentée.
Il est aussi à noter que dans toutes les villes, la Culture, l'expression publiques sont réglementées. Il n'est pas rare lors des fêtes de la Musique de voir nos édiles faire décalisser de scène des musiques de sauvage (dites populaires) au profit de musiques dites savantes, voir inspirantes (pour ne pas dire religieuses).
À quoi peut servir un science de la dynamique sociale ?
Après tout, à quoi sert la science si ce n'est à être utile ?
Heureux que vous demandiez !
L’asymétrie de la pression sociale, et son évolution sociale doivent pouvoir éventuellement être corrélé à la richesse des Nations.
Les classes populaires sont celles sur lesquelles les tâches ardues de la création de richesse repose sans que forcément elles en bénéficient, on peut se demander en dehors de toute considération de morales, de Loi, ou autre si c'est utile.
Utile sur le point de vue écologique, médicale, économique ?
Est-ce qu'un état qui favorise le monopole obtenu par la reproduction des inégalités de naissance peut gagner dans un contexte de concurrence mondiale ?
Là, je peux pas répondre directement. Mais, que ce soit la crise de 1929, les révolutions de 1848, 1789 on a des clairs indices qu'un système basé sur l'amplification de la reproduction sociale au détriment d'une juste concurrence se fera tauler par des états plus libéraux.
Quand je parle de libéralisme je parle d'une régulation des marchés où une pomme est une pomme, un mètre un mètre, un produit bio est garanti bio, une bière est une bière ....
Je parle d'un système où l'accès à la capacité de production n'est pas basé sur le fait d'aller voir un banquier, et d'être validé par des corporatismes verreux hérité de la monarchie, mais où tout citoyen pourvu qu'il est responsable légalement et financièrement des torts que ses défauts de production peut engendrer qu'il paie ses impôts et se soumet aux inspections peut directement mettre une table dans la rue pour vendre sa production tant qu'il ne ment pas sur ce qu'il vend.
Pour ça, il faut des régulations qui empêche la distorsion de concurrence.
Un marché où les travailleurs sont moins libres de bouger que les entreprises, n'est pas un marché libéral. Un marché où certains travailleurs sont plus découragés que d'autres à faire valoir leurs droits n'est pas un marché libre.
Enfin, j'espère que l'on peut extraire de ceci une vraie science sociale (au sens de prédictive, liée à des observables accessibles à tous, reproductible) permettant de répondre à la question :
Art. 1er. -
Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.Je pense qu'une telle science permettrait de mesurer l'utilité commune des distinctions, et si comme je le suppose la déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen a un bug en ayant deux injonctions contradictoires il nous faudra peut être rédiger une nouvelle DDHC.
Où serait le bug ?
Du fait de la survivance de fait de la loi salique la propriété héritée renforce une distinction sociale qui va à l'encontre de l'utilité commune.
Il va donc falloir choisir si nous voulons diviniser la propriété ou aimer les hommes. C'est l'article 17 contre l'article 1.
Je pense qu'à ce point aucune science ne peut dire objectivement ce que chacun souhaite. Mais je trouve chouette de pouvoir aider à poser clairement une question sociale et de future de la Nation :
Voulons nous sacraliser la propriété (la richesse à court terme (50 ans) de la Nation) ou protéger la richesse à long terme ?
Ces 2 articles fondateurs de la République sont en conflits, et le poids de l'article 17 est en train de faire tourner au rouge tous les articles de la DDHC.
Il n'y a pas de mal à vouloir vivre esclave soit même en espérant un aléa qui viendra probablement jamais d'être soi même un esclavagiste.
Moi évidemment, j'ai ma préférence. Comme la majorité de la population, mon kiki est de plus en plus serré par la pauvreté, donc je vote pour l'article 1 et contre l'article 17. Mais, ça n'est plus une logique scientifique, c'est une logique politique, celle de croire que je préfère une société libérale à une société aristocratique.
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