Je conseille de lire le pamphlet original : Qu'est-ce que le Tiers État? (d'Emmanuel-Joseph Sieyès prêtre catholique français, Membre de l'Académie française ( – ))
Le plan de cet écrit est assez simple.
Nous avons trois questions à nous faire :
1º Qu’est-ce que le tiers état ? Tout.
2º Qu’a-t-il été jusqu’à présent dans l’ordre politique ? Rien.
3º Que demande-t-il ? À être quelque chose.
Ici il ne sera traité que de la première question.
Chapitre premier. Le tiers état est une nation complète.
Que faut-il pour qu’une nation subsiste et prospère ? Que tous aient accès aux ressources nécessaires à leur survie. Pour cela on peut identifier qu'il faut une fonction publiques et des métiers particuliers :
Les métiers peuvent être découpés comme suit :
- ceux qui fournissent les matières premières (eaux, minerais et énergies) et cultivent le sol (le primaire);
- ceux qui les transportent et vendent, mais aussi l'industrie qui par composition et transformation créent de nouveaux produit et rajoutent de la valeur (secondaire);
- entre la production et la consommation le commerce et le négoce qui permettent une optimisation des ressources en les stockant ou les écoulant sur d'autres marchés (tertiaire) ;
- enfin, les professions libérales, scientifiques et parfois moins estimée de services à la personne qui apportent conforts et progrès (quaternaire/service) ;
Tels sont les secteurs industriels qui soutiennent la sociétéet dont les acteurs sont le tiers état.
Les fonctions publiques peuvent également, se ranger toutes sous quatre dénominations:
- le maintien de l'ordre
- la fonction judiciaire et légale,
- l'éducation
- et l’administration.
Les places lucratives et honorifiques seules y sont occupées par des membres de l’ordre privilégié.
Est-ce mérité ?
Il faudrait pour cela que le tiers état refusât ces places ou qu'il soit inapte à les remplir. Cependant, de par une reproduction sociale au niveau de l'école et une barrière de diplôme on a barré toute une partie de la population vers les places qui rapporte gloire et argent. Il y a bien d'anecdotiques exceptions, mais les exceptions ne font pas une vérité statistique. Et pour le reste du peuple que l'on traite de fainéant qui aurait refusé de travailler à l'école, ce permanent rappel de l'injustice qui lui est faite sonne comme une insulte permanente.
Faisons nous l'avocat du Diable, au moins : est-ce utile à la Chose Publique (Res Publica)?
Comment peut-on imaginer qu'un monopole n'ai jamais rien donné de bon?
Il démotive les écartés (95%) et en l'absence de compétition fait perdre leur compétences aux favorisés.
A-t'on oublié que l'absence de concurrence se fait en perdant qualité et compétitivité?
A-t'on oublié que quand on crée un ordre social privilégié quand un de ses membres travaille il s'attend à ce que son salaire ne le nourrisse plus lui seul, mais aussi femmes, enfants et tout ceux de la caste qui ne sont pas salariés ?
A-t'on oublié qu'un système de caste pareil à celui de l'Égypte antique ou de la Jérusalem des marchands du temples et philistins et contraire aux valeurs chrétiennes de la nation ? [NDLR : l'auteur du texte original est un prêtre catholique]
On voit ici qu'un ordre privilégié ne va pas servir la plupart ; on constate que tout ce qui est pénible retombe sur les épaules de la majorité ; que les places supérieures sont remplies par les incompétents au lieu de l'être la récompense du talent ou des services reconnus. Cet été de fait est une iniquité odieuse pour les citoyens et une trahison de la Chose Publique (République).
Faut-il vraiment être con pour pas voir que l'on peut se passer des 5% privilégiés de la Nation l'améliorerait au lieu de l'amputer ?
Qu'est que le tiers état ? (les 95%) Un tout entravé et opprimé.
Que serait-il sans les privilégiés? Un tout, libre et florissant. Les privilèges ne renforcent pas la Nation, mais l'affaiblissent et lui nuise. Les 5% privilégiés de la Nation sont une charge pas un atout.
Oh certes, on peut trouver des fainéants, infirmes, profiteurs de toute sorte dans la majorité oppressée, comme dans toutes les parties de la Nation incapables d'avoir une activité productive.
L’exception et l’abus sont partout à côté de la règle, et surtout dans un vaste empire. Mais au moins conviendra-t-on que, moins il y a de ces abus, mieux l’état passe pour être ordonné. Le plus mal ordonné de tous serait celui où non seulement des particuliers isolés, mais une classe entière de citoyens mettrait sa gloire à rester immobile au milieu du mouvement général et saurait consommer la meilleure part du produit, sans avoir participer à le créer.
Une telle classe est assurément étrangère à la nation par sa fainéantise. L’ordre privilégié est étranger au peuple par ses prérogatives civiles et publiques.
Qu’est-ce qu’une nation ?
Des gens vivant sous une loi commune et représentés par le même gouvernement.
Quel est le résultat d'un corps social qui se privilégie et se soustrait aux impôts, à l'obéissance à la loi, et requiert un droit séparé ? Un ordre qui se refuse à vivre avec le peuple dans la nation, un empire dans l'empire (imperium in imperio).
Les privilégiés à ses représentants qui ne représentent qu'eux même, étranger à la nation, dont la légitimité n'est plus celle du peuple, mais celle de défendre son intérêt particulier étranger au tiers.
Qu’est-ce que le tiers ? Tout, la Nation.
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Suite au prochaine épisode, sur demande explicite (c'est hyper cool à lire, mais Dieux que c'est lourd à traduire :))