Des fois j'ai envie d'écrire une nouvelle.
Ce serait des nouvelles absurdes. Pour rendre hommage à la beauté du monde réel qui est absurde.
Genre, je croise depuis des années les mêmes gens qui traversent le même feu rouge que moi.
Depuis les premiers mois j'ai noté que quand t'appuyais sur le bouton au moment le pire (juste après un déclenchement de feu), tu attendais le même temps que si tu ne fais rien.
La conclusion est simple : le bouton d'appel est connecté à un dispositif de déclenchement de feu factice qui se remet à 0 chaque passage au rouge des feux. Faisait confondre à l'utilisateur du bouton corrélation et causation. Le signal de succès de son appel n'est pas lié à son action, mais au passage normal des cycles vert/rouge.
Tout les jours je vois ça. Parfois je moque, parfois j'informe, mais rien ne change.
Ce monde est content de son absurdité, ravi, enchanté. Ça rappelle une conte taoïste.
Il était une fois un sage qui grâce à son sens de l'observation et sa logique poussée en était quasi clairvoyant. Un jour il entrevit qu'une catastrophe arriverait dépassant son entendement pour lequel il ne voyait d'autres solutions pour la gérer que de l'éviter : une pluie dorée allait arriver qui allait rendre tout le monde crétin des Alpes finis à la pisse bercés trop près du mur.
Il avertit tout le village en courant dans sa toge blanche -marquant son absence de besoin de lui même pratiquer une activité physique qui meulait le corps des villageois- pour leur dire : wesh wesh le grand reset arrive.
Et la pluie dorée arriva, elle était belle si belle ... que j'ôtas mes vêtements et me joins à la foule pour prendre part à ce grand moment de débilité profonde et depuis nous vécûmes heureux à faire la fête tout le temps pendant que le sage pleurait dans son coin que le monde était devenu terrible pour lui que nous n'écoutions plus.
La morale de ce conte pour moi est qu'il est impossible de discerner les sages des idiots. Et donc, contrairement à Socrates qui est sage car il sait qu'il ne sait rien, je suis sage car je suis certain d'être un idiot, et tout sage étant indissociable d'un idiot, je suis dès lors indissociable d'un sage. Ce qui garantit que je suis du point de vue ce celui qui décrète la sagesse visiblement sage. Cependant, je garantis que ce ne serait pas sage de me nommer sage car je reste un idiot.