Aujourd'hui, je slacke.

Aujourd'hui, je slacke.

Vaguement coupable de ne pas satisfaire à mes obligations.

Aujourd'hui, J'ai allumé mon ordinateur, et à peine avais-je terminé de taper startx, avant même que l'écran s'affiche, ma basse que je croyais éteinte par mon manque de travail, la voilà dans mes mains.


Je cliques sur firefox pour commencer à relever les multiples boîtes aux lettres sociales, je tapote déjà le mi, en rêvassant.

Et en même temps que je me dis, ce serait trop cool si j'arrivais à jouer another one bites the dust.

J'aimerais aussi avoir l'oreille et déchiffrer un morceau par moi même.


L'une des raisons pour lesquelles je ne suis pas musicien c'est que j'ai un piètre sens du rythme, et que je ne travaille pas assez...

Je joue pour mon plaisir.

Mais le manque de travail est une limite qu'on ne peut pas dépasser.

Et je rêvais au jour où je pourrais détendre une ligne de basse sur mes cordes, en la lui faire prendre vie. Le jour où j'aurais suffisamment travaillé.

Et j'imaginais les spots en ambiance disco, et moi en grand géant cool au cheveux longs tenus par un chignon à la japonaise en train de hocher sur cette ligne de basse. (vu ma calvitie, c'est bien un rêve)

Groovy.

Et je sors de ma torpeur, parce que ma femme me crie, hé, je reconnais!

Et, pour la première fois de ma vie je m'entends jouer de la basse. Et le morceau que je rêvais de pouvoir jouer spontanément.

Vous savez, je suis un loser en quelque sorte.

J'ai beaucoup travaillé la basse pour en arriver là. Mal. Très mal, sans métronome, et sans partition, et sans répéter.

Juste enjoué à l'idée de sentir les notes, de trouver un pentatonique facile à jouer, et avec un seul objectif, garder le fun, pour garder la volonté de travailler.

Parce qu'en musique je suis un raté. Donc mon seul salut c'est le travail. Et, garder le travail fun a toujours pour moi été un objectif. Donc, j'ai tout misé sur mon plaisir.


J'ai toujours su qu'on arrivait à rien sans suivre une discipline. Discipline que j'ai évité. Mais, comme c'était un hobby, juste une chose que j'aime et qui n'était pas essentielle, j'avais décidé de me faire plaisir, et d'apprendre à l'instinct.


Et d'un seul coup, comme un héro japonais de shounen conclue une action sportive de 3 secondes sur un épisode entier à force de flashback, j'ai réalisé que j'avais eu gagné une petite victoire.


La victoire d'avoir cru en moi et travailler malgré, contre et envers tout.


Nous avons tous quelque chose d'unique. Notre propre voie. Et même si je slacke bien plus que je le devrais, je réalise que la vie n'est pas qu'une question de devoirs et d'obligations poussées de force dans notre quotidien par la pression de la vie économique, mais aussi une question de réalisation personnelle. Celle de connaître et suivre sa propre voie sans se soucier du qu'en dira-t'on. Parce que même si on est pas orthodoxe dans sa pratique, le travail finit par payer. Non pas un travail discipliné de répétition, mais plus une découverte permanente de la variabilité et des invariances. Et qu'apporte le travail? De nouvelles habiletés, de nouveaux horizons, de nouvelles voies d'évasion.

Et parfois quand on est trop focalisé il est difficile d'oublier quels sont nos points forts.

Donc parfois, il est bon de laisser son esprit vagabonder, il est bon de douter de tout, pour ouvrir au plus ses horizons, et se souvenir de ce qui fait notre force, et d'avoir confiance.

Le travail est le pied de biche nécessaire à tout plan d'évasion réussi pour se frayer un chemin par la porte dérobée dans le royaume rêvé où trône les rivaux excitants qui eux sont talentueux.Et j'ai plein de pieds de biches. Il serait temps que je les utilise.

(Closing sur un générique débile japonais en mode wtf, avec un l'ace de Haikkyu en train de jouer another one bites the dust, avec un clin d'oeil à la basse de FLCL, et la promesse de la saison 2 où le héros va se dépasser, (et insulter dans les commentaires TOUS les crétins qui prétendent aimer les japanimés et citent cowboy beebop mais ont toujours pas vu NHK ou Fully Cully (screugneugneu))).


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